"Celui qui court deux lièvres à la fois n’en prend aucun." Érasme Bonjour, 1630. Le prince électeur de Bavière vient d'avoir une offre alléchante. Une famille de marchands d'art, les Imhoff, lui propose d'acheter un dessin incomparable pour enrichir ses collections. Mais le prince se méfie, et il a bien raison… Albrecht Dürer, Lièvre,
1502, aquarelle et gouache sur papier, 25,1 × 22,9 cm, Musée Albertina, Vienne, photo : © Albertina, Vienne Si ce lièvre rend tout le monde fou, c’est qu'il a rompu avec une longue tradition en histoire de l'art. Jusqu'ici, les lapins médiévaux étaient surtout utilisés comme des symboles. Enluminure (détail) extraite du Bréviaire de Renaud de Bar, vers 1302-1305, photo : Bibliothèque municipale de Verdun Chez Dürer, l'animal aux longues oreilles est représenté pour lui-même. L’artiste s’est attaché à le montrer le plus réaliste possible, avec ses touffes de poils et ses yeux brillants. Albrecht Dürer, Lièvre, 1502, aquarelle et gouache sur papier, 25,1 × 22,9 cm, Albertina, Vienne, photo : © Albertina, Vienne. Détail de l'œuvre Les Imhoff ont bien conscience de la valeur de cette œuvre. D'ailleurs, depuis que la feuille est entrée en leur possession, ils ne cessent… d'en faire des copies, pour les vendre en prétendant qu'il s'agit de l'original. C'est l'une d'entre elles qu'ils proposent à prix d'or en 1630 au prince bavarois. Hans Hoffmann, Lièvre (copie d'après Albrecht Dürer), 1582, aquarelle sur papier, 21,6 x 18,3 cm, Galerie Neuse, Brême Ce n'est pas le cas d'autres amateurs plus crédules, puisque plus de vingt faux lièvres s'ébattent dans l'Europe de l'époque. Joris Hoefnagel, Lièvre couché, tourné vers la droite (copie d'après Albrecht Dürer), vers 1502-1601, aquarelle et encre noire sur papier, 20,2 x 24,1 cm, Musée du Louvre, Paris Pour en savoir plus : " Celui qui court deux lièvres à la fois n’en prend aucun. " - Érasme - En un clic, dites-nous si par rapport à d'habitude : Des conseils, des idées, des critiques ? Copyright © Artly Production SAS, Tous droits réservés.
Passez nous voir !
|