Pour du beurre !

"Le gras, c’est la vie."
- Chevalier de Karadoc -

Un proche intéressé par Économitips ?

Bonjour,
Aujourd'hui : "Pour du beurre !"
Où l’on découvre une politique un peu vache.

Décembre 2011, en Norvège. Des agents de police arrêtent un automobiliste et lui passent les menottes. Son crime : il transporte, dans son coffre, pas moins de 90 kilos de… beurre. Étonnant ? Pas vraiment.

Illustration Économitips
Voir en grand

La Norvège est un des pays les plus riches de la planète grâce à son pétrole, qu’elle vend au monde entier. Les Norvégiens ont donc un bon niveau de vie : l’argent afflue dans le pays, l’État peut financer des équipements et des services publics de qualité, les salaires sont élevés…

Paysage, Bergen, Norvège, photo : Mikita Karasiou
Voir en grand

Mais qui dit salaires élevés dit aussi prix élevés des produits locaux ! Les laitiers norvégiens vendent leur beurre cher, et risquent d’être concurrencés par des producteurs de pays voisins.

Beurre, photo : Sorin Gheorghita
Voir en grand

Alors pour protéger son industrie laitière, le pays - qui n'est pas dans l'Union européenne - fait du "protectionnisme" : il taxe fortement le beurre importé, afin de dissuader les laitiers étrangers de vendre aux Norvégiens.

En temps normal, cela ne pose pas de problème… mais en 2011, à cause de la météo, les vaches du pays produisent moins de lait que d’habitude, tandis que les taxes empêchent toujours les pays voisins de proposer leur beurre à un prix raisonnable.

La Norvège est membre de "l'Espace économique européen", qui ne prévoit pas la libre circulation des produits agricoles. Vaches, photo : Christian Burri
Voir en grand

Résultat, les Norvégiens manquent cruellement de beurre à l’approche des fêtes ! Le conducteur arrêté ce soir-là fait partie des petits malins qui profitent de la situation pour gagner de l’argent : sur Internet, il vend du beurre étranger aux Norvégiens désespérés, et leur livre en contrebande, sans passer par la douane.

Internaute devant son ordinateur, photo : Glenn Carstens-Peters
Voir en grand

Finalement, la pénurie est telle que le gouvernement se résout à suspendre ses taxes. Ouf ! le repas de Noël est sauvé. Mais le contrebandier, lui, n’a pas dû être à la fête...