Paris, 1925. Réunis dans le restaurant de l’hôtel de Crillon, cinq ferrailleurs se voient proposer une affaire en or par Victor Lustig. Cet employé de la ville de Paris leur permet rien de moins que d’acheter le fer de la tour Eiffel !

Frères Séeberger, Bar de l'hôtel de Crillon, 1925, Paris, photo : M.Uo
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À l’époque, la "Dame de fer" est en mauvais état, car la ville rechigne à payer ses frais d’entretien. Le fonctionnaire explique alors aux ferrailleurs que les autorités ont pour projet de démonter le monument !

Et que pour ne pas gâcher tout ce beau fer, elles ont décidé de le vendre au plus offrant. Mais attention, ajoute Victor, tout doit se faire dans le plus grand secret. Sinon, les Parisiens risqueraient de s’émouvoir de l’opération.

La tour Eiffel, entre 1909 et 1919, photographie, photo : Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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L’un des cinq hommes d’affaires, André Poisson, est très intéressé. Après le repas, il va donc visiter le monument avec Victor, pour s’assurer de la qualité du fer.

Le ferrailleur est conquis : tope-là ! Ce qu’il ne sait pas, c’est que Victor n’est pas du tout employé à la ville de Paris, et que la Tour Eiffel n’est pas à vendre. En fait, Victor Lustig a tout inventé !

Illustration Économitips
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Avec son escroquerie, Victor a poussé très loin “l’asymétrie d’information”. En affaires, c’est une situation où le vendeur détient des informations que l’acheteur n’a pas. Cela fausse l’échange et peut entraîner de gros problèmes pour l’acheteur.

Par exemple, quand une personne vend sa voiture d’occasion, elle connaît très bien ses défauts et peut oublier de les dire à l'acheteur. Bon, là, Lustig ment carrément, c'est une "tromperie" et c'est puni par la loi !

George Akerlof, théoricien de l’asymétrie d’information, 2017, photo : Yan Chi Vinci Chow
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Victime de ce mensonge, André Poisson… mord à l’hameçon. Il verse une partie de l’argent à Lustig, qui lui demande même un pot-de-vin, avant de se volatiliser. Quelques jours plus tard, le ferrailleur comprend qu’il a été trompé, mais, honteux de s’être laissé berner, il ne porte pas plainte.

Illustration Économitips
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Lustig part se cacher aux États-Unis où il entame une carrière de faux-monnayeur. Mais la justice américaine ne tarde pas à percer l’escroc à jour. Pour Lustig, c’est direction la prison, où il finira ses jours derrière des barreaux… en fer.

"L'escroc le plus discret jamais né !", Victor Lustig est au centre de l'image, 1935, article de journal du Philadelphia newspaper
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Pour en savoir plus :

Sur l'escroc Victor Lustig

Sur l’asymétrie d'information

Sur le marché du recyclage du fer

Agence Meurisse, Réfection de la peinture de la tour Eiffel, 1924, photographie, photo : Bibliothèque nationale de France, Paris
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Eh oui, on a parfois eu bien du mal à trouver une utilité à la fameuse tour de monsieur Eiffel ! C'est que raconte notre grande sœur, Artips, dans une anecdote toute récente à retrouver ici !

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