En 2011, Saint-Gély-du-Fesc, un petit village près de Montpellier, fait parler de lui. Parce qu'on commémore la disparition de Georges Brassens, qui y mourut en 1981 ? Parce que Johnny Depp et Vanessa Paradis y auraient acheté une villa ? Peut-être, mais il y a autre chose…

Cette année-là, cette petite commune typique de la région bat un record : celui du village français dont la population a le plus augmenté, avec 300 % d'habitants en plus en 30 ans !

La ville de Saint-Gély-du-Fesc, 2008, photo : Adrien007
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Dans une étude, un géographe classe en effet Saint-Gély-du-Fesc à la première place des "baby boomburbs" de France. Kézaco ?

C'est un mot-valise composé de "baby boom" (explosion démographique) et "suburb" (banlieue). Le terme désigne les communes de moins de 10 000 habitants connaissant une très forte croissance démographique.

Comment s'explique cette croissance ? Pas parce que les Saint-Gillois ont fait beaucoup de bébés…

Illustration Économitips
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Alfred Marshall, économiste du 19e siècle, écrit que les gens et les entreprises tendent à se concentrer dans les villes pour trois raisons : les travailleurs de même profession cherchent à se rapprocher.
Les entreprises veulent être proches de leurs clients et de leurs fournisseurs.
Enfin, les demandeurs d'emploi viennent chercher du travail là où se concentre l'activité économique de la région.

Alfred Marshall, 1921, photo : Jarry1250
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Ainsi, selon Marshall, tout le monde y gagne : les coûts (en temps et en argent) de production, de recrutement et de transport diminuent, les idées circulent, cela favorise l'innovation et l'activité. On appelle cela "l'économie d'agglomération".

C'est ce phénomène qui a développé la ville de Montpellier, et ses alentours : les entreprises et les gens ont fait grandir la ville, puis, faute de place, la région autour… dont Saint-Gély-du-Fesc.

Place de la comédie, Montpellier, 2014, photo : Ana Rey
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Mais d'autres phénomènes ont aussi joué un rôle : de plus en plus, les citadins veulent vivre au grand air, quitte à multiplier les trajets ville-campagne grâce aux réseaux de transports.
Et puis, d'autres gens achètent des résidences secondaires dans cette région ensoleillée…

Résultat ? Saint-Gély-du-Fesc, jadis village rural, est devenu une banlieue chic et peuplée de Montpellier. Et maintenant, avec plus de 10 000 habitants, ce n'est vraiment plus une "baby" !

Une vue aérienne de Saint-Gély-du-Fesc, 2012, photo : Eddy Circhirello
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Pour en savoir plus :

À Saint-Gély-du-Fesc comme ailleurs, le développement des agglomérations a des raisons économiques, et aussi sociologiques : préférence pour la maison individuelle, boom des résidences secondaires, fiscalité…
Problème : cet étalement urbain nuit à l'environnement ! "L'artificialisation" des espaces naturels, agricoles ou forestiers dégrade la biodiversité et augmente les émissions de CO2.

Un rapport de France Stratégie se penche sur la question et propose des solutions car, d'ici 2030, si rien n'est fait, c'est plus que la surface de l'État du Luxembourg qui risque d'être artificialisée en France !

Regardez une vidéo Objectif "zéro artificialisation nette" par France Stratégie, 2019