Échanges de bons procédés

"Quel vin est aussi pétillant, savoureux, enivrant, que l’infini des possibles !"
- Sörenn Kierkegaard -

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Échanges de bons procédés"
Où l'on découvre qu'un soda vaut bien quelques sous-marins.

Été 1959, à Moscou. Lors d'une réunion officielle, le chef de la Russie soviétique, Nikita Khrouchtchev, porte à ses lèvres un verre de Pepsi-Cola. Yes, victoire ! se réjouit discrètement un membre de l'assistance…

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Illustration Économitips
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L'homme qui est content est Donald Kendall, un représentant de la fameuse marque de soda. Ce soir-là, invité dans la délégation américaine, Kendall avait un objectif : convaincre les Russes de laisser Pepsi vendre sa boisson dans leur immense pays.

Toutefois, Kendall a crié victoire trop tôt… Si Khrouchtchev apprécie le Pepsi, c'est encore la "Guerre Froide". Pas question pour la Russie communiste de consommer la boisson de l'Amérique capitaliste !

Mais quelques années plus tard, quand les relations entre les deux pays se réchauffent, Pepsi retente le coup…

Donald Kendall, directeur des ventes internationales de Pepsi puis président de l'entreprise, 1998, photo : MichaelVaV
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Et cette fois, les Russes y voient leur intérêt, car ils vendraient bien, de leur côté, leur vodka aux américains…

Seulement voilà, pour faire affaire, on ne peut pas utiliser de monnaie : la Russie refuse les dollars des capitalistes et n’imagine pas faire sortir ses roubles du pays.

En haut : 50 roubles soviétiques, 1947, photo : cgb
En bas : 50 dollars américains, 1969, photo : US Federal Reserve Note
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Qu'à cela ne tienne, on revient à la forme de commerce la plus ancienne : le "troc". Les Russes autorisent Pepsi à produire et vendre son soda sur leur sol, en échange de quoi l'entreprise américaine achemine la vodka russe aux USA.

Cet échange Pepsi contre vodka se fait pendant des années, au litre près !

Bouteilles de Pepsi dans un supermarché de Kiev, 2012, photo : Maksym Kozlenko
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Mais en 1979, nouveau coup de froid entre les deux puissances : aux USA, on ne veut plus consommer de vodka.

Alors Pepsi trouve une alternative : au lieu d'être réglée en vodka, l'entreprise obtient que les Russes payent leurs sodas... en vieux navires de guerre, sous-marins et autres pétroliers ! Pepsi n'a plus qu'à les revendre à des ferrailleurs, pour faire de pétillants bénéfices.