"La mode, c’est ce qui se démode."

Jean Cocteau

Bonjour,
Aujourd'hui : "Qu’est-ce que j’avais demandé ?"
Où l’on découvre des tableaux qui ne tiennent pas en place.

 

1771, près de Versailles. La comtesse du Barry, favorite du roi de France Louis XV, vient de se faire construire un petit pavillon à Louveciennes. C’est le lieu parfait pour recevoir des invités ! Pour la décoration, la comtesse passe commande à un peintre renommé…

Il s’agit de Jean-Honoré Fragonard. Ses tableaux délicats aux sujets sensuels ont déjà fait leurs preuves auprès d’amateurs d’art fortunés. Il est l’un des grands artistes du rococo, un style très décoratif et léger. Ça tombe bien : voilà ce que veut la comtesse pour son salon !

Élisabeth Louise Vigée Le Brun, Madame du Barry, 1782, huile sur toile, 115 x 90 cm, Corcoran Gallery of Art, Washington D.C.
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Elle commande à Fragonard un cycle de quatre peintures intitulé Les Progrès de l’amour dans le cœur d’une jeune fille. On y voit différentes scènes de séduction entre deux jolis jeunes gens, le tout dans des paysages verdoyants. Le peintre boucle la commande en moins d’un an, et les tableaux sont accrochés dans le salon.

À gauche : Jean-Honoré Fragonard, La Poursuite, 1771, huile sur toile, 317 × 215 cm, The Frick Collection, New York
À droite : Jean-Honoré Fragonard, La Lettre d'amour, 1771, huile sur toile, 318 x 215 cm, The Frick Collection, Manhattan
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Mais catastrophe ! Peu de temps après, la comtesse Du Barry fait décrocher les œuvres. Pire : elle commande un nouveau cycle à un autre peintre plus classique… Que s’est-il passé ? Est-ce parce que le rococo, en vogue pendant des décennies, est en train de passer de mode ?

À gauche : Joseph-Marie Vien, Amant couronnant sa maîtresse, 1773, huile sur toile, 3,35 x 2,02 m, Musée du Louvre, Paris
À droite : Joseph-Marie Vien, Jeunes Grecques parant de fleurs l'Amour endormi, 1773, huile sur toile, 3,35 x 1,94 m, Musée du Louvre, Paris
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Pour certains historiens de l’art, c’est la ressemblance entre l’histoire galante et son propre couple illégitime avec le roi qui aurait motivé la favorite. Peut-être qu’une allusion aussi directe à son mode de vie lui aurait, finalement, semblé inconvenante ?

Fragonard, sans doute un peu vexé, récupère les quatre tableaux et les installe dans sa ville natale, à Grasse. Il complète même le cycle par plusieurs autres toiles. Aujourd’hui, ce cycle est considéré comme un des sommets de la peinture rococo !

Jean-Honoré Fragonard, L'Amour couronné, 1771, huile sur toile, 318 × 243 cm, The Frick Collection, Manhattan
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Pour découvrir le cycle (vidéo en anglais)

" La mode, c’est ce qui se démode. "

- Jean Cocteau -

Racontée par Agathe Joly

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