Sous les feux de la rampe

"J’adore le théâtre et je suis peintre. Je pense que les deux sont faits pour un mariage d’amour."

Marc Chagall

Bonjour,
Aujourd'hui : "Sous les feux de la rampe"
Où l’on découvre que le théâtre n’est pas réservé aux comédiens.

1765, Paris. Le jeune Fragonard vient de terminer sa formation de peintre. Le voilà qui doit se faire un nom sur la scène artistique parisienne.

Et pour cela, il n'y a pas trente-six solutions : il doit intégrer l’Académie royale en présentant un chef-d’œuvre. Mais comment se démarquer des autres candidats ?

Vue perspective du Salon de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture au Louvre à Paris, 1778, gravure, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Fragonard a une idée derrière la tête. L'Académie préfère les thèmes antiques ? Pas de problème, il s’inspire du texte d’un auteur grec du 2^e siècle… Mais le peintre, audacieux, choisit une scène très peu connue, ce qui est plutôt risqué !

L'épisode est dramatique : pour calmer les dieux, le prêtre Corésus doit sacrifier la jeune Callirhoé, dont il est épris. Ne pouvant aller au bout de son geste, l’amoureux préfère offrir sa propre vie.

Jean-Honoré Fragonard, Autoportrait dans un costume Renaissance, 1760-1770, huile sur toile, Villa-Musée Jean-Honoré Fragonard, Grasse
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Pour marquer les esprits, Fragonard s’inspire du théâtre. Il peint ses personnages comme des comédiens, sur une estrade surélevée, saisis dans des gestes très expressifs.

Jean-Honoré Fragonard, Le Grand prêtre Corésus se sacrifie pour sauver Callirhoé, 1765, huile sur toile, 309 x 400 cm, Musée du Louvre, Paris, photo : © 2015 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
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Son décor rappelle un fond de scène et des figures volantes semblent suspendues à une machinerie…

Lorsque le peintre révèle son travail, c’est un triomphe ! Tout Paris admire son œuvre. La toile attire même l’attention du roi, qui l’achète pour sa collection.

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Détail de l'œuvre

Les académiciens accueillent le jeune artiste sous les applaudissements, ils voient en lui l'avenir de l'institution. Mais Fragonard ne l’entend pas de cette oreille…

Après avoir réussi son entrée théâtrale, il peut faire ce qu’il veut. Il abandonne bien vite les thèmes antiques pour peindre des sujets plus charmants et frivoles : ses œuvres trouvent aussitôt un nouveau public fidèle et enthousiaste !