"Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard."

Victor Hugo

Bonjour,
Aujourd'hui : "Comme par hasard !"
Où l'on découvre que le désordre est source d'inspiration.

 

Paris, 1950. L'artiste Alberto Giacometti travaille sans relâche dans son atelier. Il peint, il dessine, il sculpte. Bref, il ne s’arrête jamais. Si bien que son bureau devient totalement impraticable !

Faute de place, l’artiste dépose directement sur le sol quelques figures dont il ne sait que faire. Et si ce geste n’était pas si anodin que cela ?

Alberto Giacometti dans son atelier, Paris, mai 1954, photo : Arnold Newman, Archives de la Fondation Giacometti © Arnold Newman / Arnold Newman Gollection via Getty Images
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C’est en tout cas ce qu’il raconte à Pierre Matisse, son galeriste et confident. Bloqué depuis quelque temps dans ses recherches, Giacometti ne cesse de recommencer sa sculpture, en vain.

Mais, après avoir débarrassé la table, son regard se pose sur les statuettes placées à terre… C’est la révélation ! L’artiste trouve enfin l’inspiration.

Alberto Giacometti, L'Homme qui marche II, 1960, plâtre, 188,5 x 29,1 x 11 cm, Collection Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021
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Il s’aperçoit que les différentes figures filiformes forment des groupes sur le sol. Dans ses précédents essais, il n’avait jamais pensé à les réunir toutes ensemble.

Isolées, les statues ne le satisfaisaient pas. Assemblées, elles prennent tout leur sens ! Giacometti les transfère donc délicatement sur une base en bronze, sans bouger leur disposition d’un millimètre…

Alberto Giacometti, Têtes d'homme, vers 1959, stylo bille sur papier, 18,3 x 13,6 cm, Collection Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021
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Et voilà comment, en un rien de temps, le sculpteur termine une nouvelle œuvre qu’il baptise La Forêt. Pourquoi un tel titre ? Parce que la sculpture lui rappelle une forêt qu’il a beaucoup explorée lorsqu’il était petit. Pour lui, les arbres semblaient être "comme des personnages immobilisés dans leur marche".

Alberto Giacometti, La Forêt, 1950, bronze, 57 x 61 x 47,3 cm, Collection Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021
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Cette idée de regrouper ses statues reviendra de nombreuses fois dans son travail… Pour Giacometti, c’est limpide : si La Forêt et toutes les œuvres qui en découlent existe, c’est grâce à l’intervention du hasard !

Alberto Giacometti dans son atelier de Stampa, 1961, photo : Ernst Scheidegger, Archives de la Fondation Giacometti © 2021 Stiftung Ernst Scheidegger-Archiv, Zurich
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Pour en savoir plus :

Il y a Alberto, mais aussi Giovanni, Augusto, Diego, Bruno... C’est ce que retrace la passionnante exposition Les Giacometti : une famille de créateurs, à découvrir à la Fondation Maeght du 3 juillet au 14 novembre, à Saint-Paul de Vence. 

Ensuite, direction Monaco au Grimaldi Forum pour découvrir du 3 juillet au 29 août l'une des plus importantes rétrospectives d'œuvres d'Alberto Giacometti de ces dernières années Alberto Giacometti, une rétrospective – le réel merveilleux !

En savoir plus sur l'exposition, Alberto Giacometti, Le Nez, 1947, plâtre, 82,5 x 71 x 37 cm, Collection Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

 

Il se passe plein de choses sur la Côte d’Azur cet été : le musée Pierre Bonnard vient tout juste de fêter ses 10 ans !

Situé dans la ville du Cannet, où le peintre a passé plus de deux décennies, le musée dévoile une passionnante exposition sur les autoportraits, de Cézanne à Bonnard (du 26 juin au 3 octobre)… L'occasion parfaite pour venir l'aider à souffler ses 10 bougies !

Pierre Bonnard, La Salle à manger à la campagne, 1935, huile sur toile, 127 × 135 cm, Musée Guggenheim, Bilbao

" Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard. "

- Victor Hugo -

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