"Les yeux sont le miroir de l’âme." Proverbe
Artips
Conseillez Artips
à vos amis
Artips
Bonjour,

Aujourd'hui : "Miroir déformant"

Où l’on découvre que la peinture ne met pas toujours en valeur.

Francisco de Goya, Les Vieilles, ou Le Temps, 1808-1812, Huile sur toile , 181x125 cm, Musée des Beaux-Arts, Lille, France.
Voir en grand

Miroir, miroir, qui est la plus belle ? Certainement pas la vieille femme de ce tableau.

Au début du XIXème siècle, la guerre d’indépendance fait rage en Espagne. Goya, alors peintre officiel à la cour du roi Charles IV, n’a plus aucune commande : tous les nobles ont quitté le pays, effrayés par Napoléon qui vient de placer son frère sur le trône !

Dans son ennui, Goya décide de peindre Les Vieilles. Tandis que la femme de gauche semble incarner la mort, et que l’atmosphère générale du tableau est lugubre, celle de droite, ridée, semble plutôt satisfaite du reflet que lui renvoie le miroir.

Goya est le peintre des ténèbres. Témoin des changements qui ont affecté son pays, il s’oriente vers une peinture très sombre, comme ici, où la mort fait partie du tableau.

Détail du tableau.

En regardant de plus près, cette femme n’a pourtant rien d’une mourante à l’agonie : elle est richement vêtue et maquillée.

Son bijou de cheveux attire l’attention...

Francisco de Goya, Portrait de la Reine Marie-Louise d’Espagne, vers 1800, Huile sur toile, 83.3x67.1 cm, Tate Museum of Art, Londres.
Voir en grand

Il y a comme une impression de déjà-vu. Goya a réalisé, à de nombreuses reprises, le portrait de Maria-Luisa, alors reine d’Espagne. Et là, stupeur ! Le bijou est identique dans les deux tableaux. C’est donc un subtil rappel à la Reine d’Espagne.

Goya, comprenant la menace qui plane sur la famille royale, avait donc décidé de peindre un portrait un peu particulier de la Reine, illustrant la possible fin de la Monarchie.

Mais qu’on se rassure, ce tableau n’avait rien d’immédiatement prémonitoire : à la chute de Napoléon, le fils du roi d'Espagne fut rétabli sur le trône. La Reine pouvait vieillir tranquille.

Francisco de Goya, Autoportrait à 69 ans, 1815, Huile sur toile, 46×54 cm, Académie royale des beaux-arts de San Fernando, Madrid.
Voir en grand

Pour en savoir plus :

Sur Goya

Sur la guerre d'indépendance espagnole



Pour recommander cet Artips :

Racontée par
Anne-Pauline Mimran
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
Jeu Concours : L'avant première
De quel courant artistique cette œuvre est-elle un symbole ?
Jouer
Les yeux sont le miroir de l’âme.
Proverbe
En un clic, dites-nous :
si c'était mieux que d'habitude...
...aussi bien
...ou moins bien
Retrouvez-nous sur notre site www.artips.fr
S'inscrire à Artips
Des conseils, des idées, des critiques ?
Vous souhaitez devenir rédacteur ?
Contactez-nous sur colineetjean@artips.eu ou au 0682891197
Coline et Jean
Copyright © 2013 Artly Production, Tous droits réservés.
Adresse :
Artly Production
620 Chemin des Reines
26800 ETOILE-SUR-RHONE