On met les voiles ?

"La culture... ce qui a fait de l'Homme autre chose qu'un accident de l'univers."

André Malraux

Bonjour,
Aujourd'hui : "On met les voiles ?"
Où l’on découvre que la plus célèbre occupante du Louvre prend parfois des vacances.

1963, États-Unis. Dans un port, une foule s’impatiente. Des badauds, des journalistes et des policiers font le pied de grue. Tous attendent l’arrivée d’un bateau venu de France. Et surtout, la célébrité à son bord…

Illustration Artips
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Celle qui a le droit à un accueil de star n’est pas une personne, mais une œuvre d’art : La Joconde !
Pour la première fois depuis la mort de son créateur, Léonard de Vinci, l’œuvre quitte le sol français. Elle doit être exposée à Washington puis à New York.

Ce prêt exceptionnel a été décidé par le président français en personne : Charles de Gaulle entend ainsi dorloter ses alliés américains.

Léonard de Vinci, La Joconde, vers 1503-1506, huile sur bois, 77 x 53 cm, Musée du Louvre, Paris
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Mais l’ambassadrice, peinte sur un fin panneau de bois, est fragile. Pour veiller sur la vieille dame pluricentenaire, le ministre des Affaires culturelles André Malraux a donc été dépêché sur place. Celui-ci a de quoi se faire des cheveux blancs : "Si un accident survenait à La Joconde, je ne serais certainement plus ministre".

André Malraux, vers 1965, photo : © AGIP / Bridgeman Images
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Heureusement, le voyage du tableau se déroule sans accroc. Son trajet en bateau se fait dans une cabine de première classe. Puis, arrivée aux États-Unis, elle est placée dans un caisson climatisé et escortée jusqu’au musée par cinquante policiers. Deux militaires la gardent en permanence !

Son exposition, inaugurée par le président américain et Malraux, est un véritable triomphe. 1,6 million de personnes viennent l’admirer.

Inauguration de l'exposition de La Joconde avec (de gauche à droite) John F. Kennedy, Madeleine Malraux, André Malraux, Jackie Kennedy et le vice président Lyndon Johnson, le 8 janvier 1963, National Gallery of Art, Washington D.C., photo : © Bridgeman Images
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Ce n’est pas le seul grand voyage du tableau. La Joconde visitera également Tokyo et Moscou quelques années plus tard, avant de regagner définitivement sa résidence parisienne, le Louvre.
Désormais jugée trop fragile pour mettre le nez dehors, il est peu probable qu’elle ressorte un jour de son musée !