Aujourd'hui : "Et si le vrai luxe c’était l’espace ?"

Yves Klein serait-il devenu fou ? Le maître du monochrome pourra-t-il survivre à ce saut dans le vide ?

Ce jour-là, l’artiste se jette dans le vide du haut du muret d’un pavillon de Fontenay-aux-Roses.
Photographié par Harry Shunk et John Kender, l’artiste concrétise sur la pellicule son souhait d’être au plus près de l’espace.

Avant de se jeter, il déclare : "Pour peindre l’espace, je me dois de me rendre sur place, dans cet espace même... sans trucs ni supercheries, ni non plus en avion ni en parachute ou en fusée. [...]. Bref, [le peintre de l’espace] doit être capable de léviter."

Cette expérience de l’espace, Klein l’effectue en pleine guerre spatiale entre les Etats-Unis et l’URSS, une conquête qui le passionne et qu’il compare à sa propre quête de l’immatériel.

En se donnant au vide, Klein effectue ici un acte libérateur et conquérant.

Vraiment, Monsieur Klein ?

La photographie s’avère en fait être un photomontage ! Les amis judokas de l’artiste ne l’ont pas laissé tomber !

Il atterrit sur une toile blanche, tendue par les sportifs, afin d’amortir sa chute.

Bien sûr, cette ruse sera ensuite effacée de la version finale...

Ce photomontage sera considéré comme le plus célèbre de l’Art moderne. Sur la une de la fausse édition du Journal du Dimanche réalisée par l’artiste lui-même, le saut apparaît comme un exploit.

Et nous pouvons y lire : "Un homme dans l'espace ! Le peintre de l'espace se jette dans le vide !".

Une belle manière de laisser une trace de son geste...

Pour en savoir plus :

Le site Yves Klein Archive

Le dossier Yves Klein du Centre Pompidou

Sur un artiste roumain qui fait un hommage au Saut dans le vide de Klein



Pour recommander cet Artips :