Début du 20^e siècle. À Metz, des travaux se préparent… En effet, dans cette ville annexée par l'Allemagne en 1871, l'empereur Guillaume II a un projet : la construction d'une gare colossale. En cas de guerre contre la France, c’est par là que les soldats doivent arriver pour défendre la frontière !

Metz, 1920, photographie, carte postale, photo : Claude_villetaneuse
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Un architecte est choisi pour mener le chantier : l'Allemand Jürgen Kröger a en tête un plan très moderne. Mais l’empereur refuse net. Il lui impose plutôt de copier le style du début du Moyen Âge, l'art roman, utilisé pour les bâtiments impériaux.

Bon gré mal gré, Kröger s'exécute. Il imagine une gare longue de 300 mètres, inspirée des églises et des palais médiévaux.

Gare de Metz, photo : © Alex Toureau
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Pour plaire à Guillaume II, il couvre l'édifice de décors à la gloire de l'Allemagne, jusque dans les pièces qui sont réservées au souverain pour ses futures visites à Metz.

Son illustre prédécesseur, Charlemagne, trône ainsi dans un vitrail. Quant à la statue du chevalier sur la tour, elle a le visage d'un proche du souverain.

À gauche : vitrail représentant Charlemagne situé dans les appartements privés de l'empereur Guillaume II, photo : Christophe Finot
À droite : statue du chevalier sur la tour de la gare de Metz, photo : Fab5669
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Mais l’architecte ne s’arrête pas là : il souhaite tout de même montrer la modernité de l'Allemagne. Au milieu des fleurs et des monstres médiévaux, il glisse des éléments étonnants… Comme des sculptures de locomotives !

Un bas relief dans la gare de Metz représentant une locomotive, photo : David Rasp
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Mission réussie, ou presque. Si la gare plaît à l’empereur, les habitants de Metz ne sont pas convaincus. Ce bâtiment symbolise trop la domination allemande.
Sentiment partagé de l’autre côté de la frontière : de nombreux auteurs français, comme Maurice Barrès, s’en moquent dans leurs écrits.

Gare de Metz, photo : © Alex Toureau
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Alors, quand Metz redevient française en 1918, on décide de conserver la gare… mais de changer quelques détails.

La statue du chevalier, par exemple, perd sa tête. On la remplace par une nouvelle, plus moustachue. Apparemment, cela fait davantage "français" !

Statue du chevalier sur la tour de la gare de Metz,
photo : Fab5669. Détail

Pour en savoir plus :

La gare de Metz, avec son architecture exceptionnelle, n’est pas la seule à dissimuler d’étonnants secrets ! La SNCF dévoile ses trésors lors des Journées européennes du patrimoine les 18 et 19 septembre prochains.

Et pour les plus impatients, rendez-vous sur la plateforme interactive #patrimoineSNCF pour des podcasts et des visites virtuelles. C’est l’occasion d’apprendre sans risquer de manquer son train !

En savoir plus sur les Journées européennes du patrimoine

Pour prolonger la visite, SNCF et Artips vous ont concocté un quiz sur l'art et l'architecture des gares… Prêts à relever le défi ? Les gagnants recevront des lots !

Je fais le quiz !