"J'ai une mémoire admirable, j'oublie tout." Alphonse Allais Bonjour, Début du 11e siècle. Le moine italien Guido d’Arezzo s’impatiente. Ses collègues mettent trop de temps à apprendre les chants ! Cela leur prend des années avant d’être à l’aise avec les nombreuses mélodies à connaître. Pour Guido d’Arezzo, c’est inadmissible : il doit y avoir un moyen de simplifier l’apprentissage. Lorenzo Nencini, Guido d'Arezzo, marbre, 1847, Piazzale degli Uffizi, Florence, photo : Riccardo Speziari Il faut dire qu’à l’époque, la formation repose sur du par cœur. Il existe bien des signes pour noter la musique, les "neumes", mais ceux-ci sont très imprécis. Ils indiquent seulement si la voix doit descendre ou monter. Mais de combien de tons ? Et à partir de quelle hauteur ? Notation neumatique carrée, issue du manuscrit de musique espagnole Codex Las Huelgas, vers 1330 Pour améliorer cette méthode, Guido d’Arezzo a une idée. Il établit un système sur six notes, dont chacune possède un petit nom tiré du chant L’Hymne à saint Jean-Baptiste : "(...) resonare fibris mira gestorum famuli tuorum (...)", soit "ré, mi, fa...". Écouter L’Hymne à saint Jean-Baptiste, début du 11e siècle (vidéo) Bien sûr, depuis Guido d’Arezzo, il y a eu de petites adaptations. Le "ut", par exemple, a été remplacé par une syllabe ouverte plus agréable à l’oreille : "do". L’Hymne à saint Jean-Baptiste et les notes qui la composent, traduction des paroles : "Pour que tes serviteurs puissent chanter à pleine voix les merveilles de ta vie, efface le péché qui souille leurs lèvres, saint Jean !" Ainsi, ce moine ingénieux a su donner le ton : sa méthode de notation fait un carton. Elle est toujours la norme dans les pays latins comme la France ou l’Espagne. Alors à votre prochain cours de solfège, vous pourrez avoir une pensée pour Guido ! Pour en savoir plus : Chant grégorien, vers le 9e siècle, Florence, photo : Asiir La reco' de l’équipe Artips Un exil biblique, des drames, un spectacle grandiose et un air de prière mythique... Voilà les ingrédients alléchants de Moïse et Pharaon, l'opéra créé au 19e siècle par Rossini. Avec ses inventions musicales, il n'est autre que l'un des tous premiers grands opéras "à la française" ! En un clic, dites-nous ce que vous en avez pensé Un avis ou une idée d’anecdote à nous partager ? Copyright © Artly Production SAS, Tous droits réservés. |