La toute dernière chance

"Ne pas la comprendre n'a jamais fait trouver une plaisanterie moins drôle."

Marcel Proust

Bonjour,
Aujourd'hui : "La toute dernière chance"
Où l’on découvre une chanson qui donne la frite.

1980. Le chanteur Alain Bashung a déjà quinze ans de carrière derrière lui. Mais sa musique marche peu et le succès se fait attendre… Bashung est pourtant bien entouré, puisqu’il s’est associé au parolier Boris Bergman, qui a plusieurs tubes à son actif.

Les deux compagnons de route décident de produire un ultime morceau : Gaby oh Gaby. C’est un peu la chanson de la dernière chance !

Écouter Alain Bashung interpréter Gaby oh Gaby, 1980 (vidéo)

Les séances d’enregistrement sont tendues. Aussi, pour apaiser l’atmosphère, Bergman manigance une petite plaisanterie… Il attend que le chanteur s’absente quelques minutes du studio pour la mettre à exécution.

À peine Bashung a-t-il franchi la porte que le parolier vient griffonner à la va-vite deux nouvelles phrases pour terminer la chanson. Les ajouts en question sont volontairement absurdes : "Alors à quoi ça sert la frite si t'as pas les moules ? Ça sert à quoi l'cochonnet si t'as pas les boules ?"

Portrait de Boris Bergman, vers 1980, photo : © Laurence Sudre / Bridgeman Images
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Bergman s’attend évidemment à ce que son ami explose de rire en les découvrant lors de l’enregistrement ! Mais il n’en est rien : professionnel jusqu’au bout, avec un grand sérieux, Bashung chante les deux fameuses lignes sans sourciller. À la surprise générale, l’interprète aurait même déclaré : "Vous avez un truc énorme, là."

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Alain Bashung, Gaby oh Gaby, 1980, pochette d'album, photo : DR

Il ne croit pas si bien dire : partie d’une blague, Gaby oh Gaby devient un tube. Peut-être est-ce dû à son côté décalé ? En tout cas, le titre est écoulé à plus d’un million d’exemplaires et marque l’histoire du rock français !