Aujourd'hui : "Pas touche !"

1869. L’éditeur du compositeur Johannes Brahms se frotte les mains. Il vient de publier un recueil de Danses hongroises arrangées pour piano à quatre mains par Brahms. C’est un énorme succès !

Mais sa jubilation est de courte durée : un certain Eduard Reményi, violoniste hongrois, crie au plagiat…

Reményi connaît Brahms : les deux hommes se sont rencontrés à Hambourg quelques années plus tôt. Reményi est alors un violoniste réputé, et Brahms un adolescent de 15 ans, déjà doué au piano.

Impressionné par le talent du jeune Johannes, Eduard l’invite à jouer lors de ses concerts. Par la même occasion, il fait découvrir à son protégé les mélodies populaires hongroises, jouées à la manière des Tziganes installés en Hongrie.

Ces musiques ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Brahms les intègre à son répertoire et les interprète au piano pendant des années.
Au point qu’il décide de faire éditer les partitions de ses arrangements pour piano. Le recueil cartonne et les Danses sont jouées partout !

Un succès qui fait bouillir Reményi de jalousie. Il affirme que Brahms s’est approprié ces airs hongrois, comme s’il en était l’auteur. Mais là où il se trompe, c’est que son ancien protégé n’a jamais rien affirmé de tel !

Brahms reconnaît lui-même ne pas être l’auteur des Danses. La preuve : sur le recueil, il a bien fait préciser qu’il s’agit d’un simple arrangement de sa main.

Cela n’empêche pas la polémique de prendre de l’ampleur. L’éditeur, outré, monte au créneau et publie une défense de Brahms. Ce dernier, quant à lui, choisit de rester à l’écart de la querelle.

Finalement, le scandale n’entachera pas la réputation du recueil, bien au contraire : on demandera très vite à Brahms d’arranger d’autres airs !

Pour en savoir plus :

Sur les Danses hongroises

Sur Johannes Brahms

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