Aujourd'hui : "Elle s’appelle reviens"

Début des années 2000, au Cap-Vert. La chanteuse Cesária Évora fulmine. Cela fait plusieurs heures qu’elle attend son petit ami. Ce dernier lui a emprunté sa voiture, mais ne semble pas pressé de rentrer…

À cette époque, Évora est déjà mondialement connue. Cela fait une dizaine d’années qu’elle donne des concerts de pays en pays. Sa spécialité ? Les mornas, des chansons capverdiennes mélancoliques et nostalgiques en portugais.

Mais "la diva aux pieds nus", comme on la surnomme, n’oublie pas d’où elle vient : dès qu’elle le peut, elle rentre chez elle au Cap-Vert, sur l’île de São Vicente.

Son petit ami finit par revenir : Cesária explose ! Qu’est-ce qu’il fabriquait ? Elle tempête et le traite de tous les noms.

Pendant ce temps, un autre ami musicien présent ce soir-là prend des notes. Il retranscrit fidèlement le langage fleuri de la chanteuse, qui ne s’aperçoit de rien.

Lorsque la dispute est terminée, il lui tend son carnet : "Regarde ! Ça ferait une belle chanson…"

Cesária Évora le prend au mot. Elle se souvient : "On a rayé tout ce qu’il y avait de mauvais et de trop corsé et on en a fait une chanson !"

Cela devient Ponta de fi, une mélodie entraînante et des paroles racontant l’histoire d’un type qui "emprunte" la voiture de sa donzelle pour aller boire un verre dans le bistrot Ponta de Fi.

Cette chanson est une grande première pour Évora : habituellement, elle interprète les compositions de ses amis ou le répertoire traditionnel capverdien, les fameuses mornas déchirantes.

Ici, pour la première fois, elle est aussi l’auteure d’une de ses chansons. Voilà comment une dispute gratinée permet d’ajouter des cordes à son arc !

Pour en savoir plus :

Sur Cesária Évora

Un entretien avec Cesária Évora

Sur la morna

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