La fièvre du samedi soir

"La vie persiste au sein même de la destruction."

Gandhi

Bonjour,
Aujourd'hui : "La fièvre du samedi soir"
Où l’on joue sur un terrain très glissant.

En 1977, le film Saturday Night Fever cartonne : il propulse la musique disco sur le devant de la scène. Ce genre musical rencontre alors un incroyable succès et les disques se vendent comme des petits pains ! Mais un événement va précipiter sa chute…

Regarder un extrait de Saturday Night Fever, 1977, film réalisé par John Badham, avec John Travolta

L’événement en question ? Un match de base-ball très attendu, qui doit se tenir le 12 juillet 1979 entre les équipes de Chicago et de Detroit.
Pour l’occasion, les organisateurs font appel au célèbre DJ et animateur radio Steve Dahl. Or, ce dernier est connu pour profondément détester la musique disco.

Le stade de base-ball de Comiskey Park où s'est déroulée la Disco Demolition Night, 1990, photo : Rdikeman
Voir en grand

Il annonce d’ailleurs dans son émission qu’il n’en jouera pas le jour du match. À la place, il promet carrément qu’il détruira des vinyles de disco lors de la mi-temps !
Et comme si cela ne suffisait pas, il en profite pour inciter les gens à faire de même. Si bien que le jour J, tous les ingrédients sont réunis pour rendre la manifestation explosive…

Steve Dahl sur le stade de base-ball de Comiskey Park, le 12 juillet 1979, photo : Elmhurst History Museum
Voir en grand

Dans un climat particulièrement chaotique, plus de 50 000 personnes anti-disco descendent sur le terrain pour brûler et écrabouiller des disques !
Des émeutes éclatent dans le stade, faisant des victimes au passage. Cette nuit, qui restera dans les mémoires sous le nom de "Disco Demolition Night", dégénère complètement.

Les émeutes de la Disco Demolition Night, le 12 juillet 1979, capture vidéo
Voir en grand

Surtout que les émeutiers ont commis un terrible amalgame. Les œuvres démolies, disco ou pas, sont avant tout celles d’artistes de couleur… La violence raciste de l’événement effraie les disquaires : par peur des troubles, ils préfèrent retirer des rayons les albums de musique disco.

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

Chic, Le Freak, 1978, pochette vinyle, photo : DR

Cette sinistre nuit entraîne donc la quasi-disparition du genre aux États-Unis. Mais le disco n’est pas mort pour autant ! En traversant l’Atlantique, il se réinvente dans différents pays européens et survit encore aujourd’hui.