On n’est pas des pigeons !

"L'essentiel n'est pas la flûte, ni ce qu'elle joue, mais le visage derrière la flûte et qui en joue."

Colette

Bonjour,
Aujourd'hui : "On n’est pas des pigeons !"
Où l’on découvre que l’on peut faire de la musique avec des pigeons.

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Fin du 19^e siècle, Beijing (Pékin). Le nez en l’air, des badauds observent le ballet aérien d’une nuée de pigeons. Ce ne sont pourtant pas les acrobaties des oiseaux qui hypnotisent les spectateurs… Mais plutôt l’étrange sonorité qui accompagne leur vol.

Pour écouter le curieux son que produit le vol de ces pigeons, vers 2017, Beijing (vidéo en anglais)
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En y regardant de plus près, on peut apercevoir un drôle de petit objet accroché à la queue des volatiles. Il s’agit… d’une flûte ! Plus exactement d’une "flûte à pigeon". Le principe est simple : le vent généré par le vol de l’animal pénètre dans l’instrument et produit un son. Chaque flûte est ingénieusement conçue pour créer une note, si bien que le vol de plusieurs pigeons forme une étonnante harmonie.

Un pigeon muni d'une flûte, 2017, Landshut, photo : Paul Chapman
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Les flûtes peuvent être rondes ou en forme de poire, sculptées dans du bambou, de la gourde (un fruit de la famille des courges) ou du roseau. Certaines possèdent seulement quelques fentes, alors que d’autres sont dotées de minuscules tubes, produisant ainsi plusieurs notes simultanées. Les artisans les plus minutieux parviennent à agencer plus d’une vingtaine de petits tubes !

Des flûtes à pigeon, 2019 (vidéo en anglais)
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L’ensemble est ensuite laqué pour le protéger des intempéries. Le point commun de tous ces instruments ? Leur poids : aucun n’excède quelques grammes. Les flûtes doivent en effet rester suffisamment légères pour ne pas blesser le pigeon ni perturber son vol.

Pigeon à la flûte, 1893, illustration tirée du livre La Nature, photo : windmusik
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Pendant des siècles, les habitants de Beijing se prennent de passion pour la conception de flûtes à pigeon. Comme les matériaux sont peu coûteux, ce loisir se diffuse largement dans la population et atteint un raffinement inouï.

Ce savoir-faire, malgré son immense popularité, se perd progressivement au 20^e siècle… Seuls quelques artisans continuent de le préserver aujourd’hui, pour créer de poétiques symphonies d’oiseaux dans le ciel de la capitale.

Une flûte éolienne Kotze, 19^e siècle, coque de fruit et métal, 7 cm de long, Chine, Musée de la musique, Paris, photo © Jean-Marc Anglès
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Arrêtez de jouer de la flûte...
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Pour en savoir plus :

Pour aller admirer de plus près la silhouette rondouillette d’une flûte à pigeon, direction le musée de la musique, à la Philharmonie de Paris ! Le lieu déborde d’instruments tout aussi fascinants, étranges et rares.

Ces trésors insolites sont décryptés lors de passionnantes visites guidées… Et le musée propose même des concerts sur ces instruments rares, en plein milieu des salles d’exposition !