1961, Paris. La jeune Françoise Hardy passe la porte du label de musique Vogue. Elle l'a découvert en écoutant les enregistrements de Johnny Hallyday... qu'elle a trouvés très mauvais.

Rassurée par ces "arrangements médiocres" comme elle les qualifie, la chanteuse de dix-huit ans se dit que ce label ne doit pas être très exigeant : elle décide donc de tenter sa chance !

Johnny Hallyday, 1973, photographie
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Hélas, sa première audition n'est pas très convaincante. Habituée aux solos de guitare pratiqués dans sa chambre, Françoise Hardy a du mal à chanter accompagnée de musiciens.

Pourtant, le label, conscient de son potentiel, lui accorde le bénéfice du doute. La chanteuse enregistre ainsi son premier disque avec quatre chansons, dont Oh oh chéri, l'adaptation d'un titre américain. Pour les producteurs, il s'agit d'un futur tube.

Écouter Bobby Lee Trammell interpréter Uh Oh (version américaine de Oh oh chéri), 1958 (vidéo)
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Mais Françoise Hardy aurait préféré chanter ses propres compositions. Pas question de se laisser faire ! Elle lutte pour inclure son texte Tous les garçons et les filles : ses producteurs trouvent cette chanson trop longue et trop triste.

En effet, Hardy y raconte l'histoire d’une adolescente qui n'a jamais connu l’amour alors que tous les gens de son âge sont en couple.

Écouter Françoise Hardy interpréter Tous les garçons et les filles, 1962 (vidéo)

"C'était un texte totalement autobiographique, au premier degré, sans aucune subtilité", explique la chanteuse.

Finalement, pour contenter tout le monde, le disque sort avec Oh oh chéri pour chanson phare tandis que Tous les garçons et les filles est relégué à la fin du 45 tours.

Écouter Françoise Hardy interpréter Oh oh chéri, 1961 (vidéo)

Pourtant, c'est ce dernier titre qui attire l'attention des programmateurs de radio : en quelques semaines, il est diffusé partout, pour le plus grand plaisir des jeunes Français. La carrière de Françoise Hardy est donc lancée… Et cela grâce à un label peut-être peu exigeant mais qui a eu le nez creux !

Françoise Hardy, 1969, photo : Joost Evers / Anefo
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