Une nuit de 1939, New York. La roue tourne pour la chanteuse Billie Holiday. Après avoir grandi dans la pauvreté, quitté l’école à onze ans et travaillé dur, elle connaît enfin le succès ! Pourtant, ce soir-là, Billie aurait besoin d'un coup de pouce financier…

Billie Holiday, 1945, photographie, photo : DR
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Il y a bien une solution : demander de l'aide à sa mère. Ce ne serait que justice, puisque la jeune fille a plus d'une fois soutenu financièrement sa mère. Et pourtant, cette dernière éconduit sa fille aussi sec ! Furieuse, Billie lui lance en partant : "God bless the child that's got his own", c'est-à-dire "Dieu bénisse l’enfant qui a de la ressource".

Peu après, la chanteuse retrouve un pianiste avec qui elle collabore souvent, Arthur Herzog Jr. Encore heurtée de ce refus, elle lui raconte l’histoire. Ni une, ni deux, le duo décide d'en faire une chanson !

Billie Holiday enfant, vers 1917, photographie, photo : DR
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Les paroles, douces-amères, reprennent un extrait de l'Évangile : "À tout homme qui a, l'on donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré". La chanteuse y déplore la solitude qui vient avec l'infortune dans un style bien à elle : une voix grave, un phrasé lent, toujours un peu imprévisible et chargé d'émotion.

Écouter Billie Holiday interpréter God bless the child, vers 1939 (vidéo)
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Un message plutôt sombre... Mais qui a l'air de toucher le cœur de plus d'une personne, car God bless the child fait l'unanimité ! La chanson est autant appréciée des artistes que du public : elle devient le titre de Billie Holiday le plus repris par d’autres musiciens. À partir d'un coup dur, l'artiste aura réussi à créer un hit culte. De quoi se consoler un petit peu !

Billie Holiday en concert à Washington D.C., 1948, photo : Ralph F. Seghers c/o Ken Seghers
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