"Je n’avais aucune idée de ce que j’allais jouer. Pas de première note, pas de thème. Le vide. J’ai totalement improvisé."

Keith Jarrett

Bonjour,
Aujourd'hui : "J’annule tout !"
Où l’on rencontre un perfectionniste qui fait avec les imperfections.

 

1975, Cologne. Tout va mal pour le pianiste de jazz Keith Jarrett. Ce soir de janvier, alors qu'il doit donner un concert à l'Opéra, il est à deux doigts d'annuler. Et qu'importe si la salle de 1400 places affiche complet !

Keith Jarrett (à gauche) et Michael Henderson (à droite), 1971, photo : JPRoche
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En effet, Jarrett cumule les ennuis. En plus d'un mal de dos carabiné, il est épuisé par son voyage de plusieurs heures. Et ce n'est pas le pire : perfectionniste, il a expressément demandé le plus grand piano de concert qui existe alors. Un instrument idéal pour ses longues improvisations, où il peut utiliser toutes les capacités du clavier.

Piano à queue Bösendorfer Imperial, 2015, photo : ermell
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Mais, à la suite d'un malentendu, les techniciens de l'Opéra apportent un piano bien plus modeste, qui sert aux répétitions. Usé, à peine accordé, avec une pédale défaillante et très peu de puissance dans les notes graves, l'instrument fait peine à voir… Pour Jarrett, c’est le couac de trop ! Heureusement, la jeune organisatrice de l'événement, Vera Brandes, parvient à le convaincre de monter sur la scène.

Salle de l'Opéra de Cologne, 2010, photo : Elke Wetzig
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Jarret, grand improvisateur, n'a aucune idée de ce qu'il va jouer devant cette salle pleine à craquer. C'est alors que retentissent les notes de la sonnerie annonçant le début de concert. Ce sera son point de départ !

À partir de là, Jarrett se lance dans une longue improvisation. "Une note engendrait une deuxième note, un accord m'entraînait sur une planète harmonique qui évoluait constamment." Et pour ne pas se retrouver piégé par les faiblesses de l'instrument, il se concentre sur le milieu du clavier, proposant des mélodies moins complexes que son registre habituel.

Keith Jarrett en concert à Zurich, Suisse, 1977, photo : © Ramseier/Bridgeman Images
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Sa performance, exceptionnelle, est unanimement saluée par les spectateurs… et captée par un technicien inspiré, qui avait posé des micros sur la scène. Il a bien fait : ce Köln Concert, qui était très mal parti, devient l'album de piano solo le plus vendu de tous les temps !

Pour écouter un extrait du Köln Concert de Keith Jarrett, 1975 (vidéo)

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Pour découvrir la captation d'un autre de ses concerts improvisés, à Molde en Norvège, en 1972 (vidéo)

" Je n’avais aucune idée de ce que j’allais jouer. Pas de première note, pas de thème. Le vide. J’ai totalement improvisé. "

- Keith Jarrett -

Racontée par Delphine Peresan-Roudil

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