Aujourd'hui : "Une autre, une autre !"

1968, Maroc. La grande chanteuse égyptienne Oum Kalsoum vient d’achever un concert à Rabat. Elle y a chanté trois de ses chansons devant une foule hystérique. Seulement trois chansons ? Ce n’est pas un peu court pour un concert ?

Pas du tout ! Ce qui fait la célébrité d’Oum Kalsoum, c’est son incroyable talent d’improvisatrice. Une chanson qui dure habituellement une quinzaine de minutes peut, chez elle, s’étendre sur plus d’une heure ! Comment est-ce possible ?

Après un couplet, Oum Kalsoum va en reprendre une phrase, encore et encore. Mais loin de se répéter, elle l’interprète chaque fois différemment en modifiant les inflexions et en glissant des références à des genres variés de musiques orientales.

Lors de ce concert à Rabat, la chanteuse propose pas moins de 47 variations sur le même thème, toutes différentes.

Ce soir-là, l’audience composée de mélomanes avertis est quasiment en transe. Des cris et des applaudissements retentissent lors de chacune de ses nouvelles variations…

"C’est peut-être le public le plus réactif que j’ai eu à voir", se souvient la chanteuse émue. À cette époque, surnommée "L’Astre de l’Orient", "Le Rossignol du Nil" ou encore "La Quatrième Pyramide", Oum Kalsoum suscite un véritable culte.

Toute l’Égypte, des catégories sociales les plus pauvres jusqu’au président Nasser, connaît son célèbre chignon et ses lunettes de soleil.

Elle est reçue à l’étranger avec les honneurs dus à un chef d’État et même la cantatrice Maria Callas admire sa "voix incomparable". Elle reste aujourd'hui un monument de la musique égyptienne !

Pour en savoir plus :

La diva Oum Kalsoum fait partie des grandes figures mises à l’honneur dans l’exposition "Al Musiqa, voix et musiques du monde arabe" de la Philharmonie de Paris !

Faire résonner un oud, s’initier à la danse orientale ou écouter des contes ? Jusqu’au 19 août, l’exposition célèbre les musiques arabes d’hier et d’aujourd’hui dans une ambiance festive et conviviale.

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