1964. Fela Anikulapo-Kuti est de retour au Nigeria. Il était parti en Angleterre à 20 ans pour étudier la médecine, selon le souhait de ses parents. Mais le jeune homme a vite échangé les cours d’anatomie contre… l’étude de la musique !

Portrait de la famille Ransome-Kuti, début 1940, Fela Anikulapo-Kuti est assis au premier plan, photo : DR
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Revenu au Nigeria, il décide de fonder son propre groupe. Pas question en revanche de faire du classique. Fela est un passionné de jazz et a choisi la trompette, omniprésente dans le jazz, comme instrument de prédilection. Pourtant, ce genre ne fait pas vraiment fureur.

Fela Anikulapo-Kuti, 1986, photo : © Leni Sinclair - Michael Ochs Archives - Getty Images
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C’est plutôt le highlife, apparu dans la haute société ghanéenne durant l’époque coloniale, qui fait danser la jeunesse. Mêlant les percussions afro-américaines à l’héritage des fanfares militaires et des orchestres, le highlife est extrêmement populaire.

Écouter A .B. Crentsil interpréter Adam et Ève, 2000, dans le genre highlife (vidéo)
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Fela Anikulapo-Kuti a alors une idée : pourquoi ne pas créer un groupe de jazz highlife ? Cela lui permettrait de ne pas sacrifier sa passion, tout en attirant le public avec ce qu’il aime. Voilà donc Fela qui fait passer des auditions pour trouver un batteur. Une recherche ardue puisqu’il lui faut quelqu’un qui maîtrise les deux univers musicaux…

Mais lorsqu’un certain Tony Allen commence à jouer, c’est une évidence. Contrairement à ses pairs, ce batteur est aussi à l’aise avec le highlife qu’avec le jazz. Il est immédiatement recruté !

Tony Allen au Rockefeller lors du festival de jazz d'Oslo, 2015, photo : Tore Sætre
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Un choix avisé, car le groupe tout juste formé fait des étincelles. Ensemble, Fela et ses musiciens élaborent un style de musique inédit : l’afrobeat.

C’est un vrai melting-pot ! Influencé par le jazz comme par le funk, l’afrobeat incorpore aussi les percussions du highlife et d’autres styles de musique africaine.

Écouter Fela Anikulapo-Kuti interpréter Jeun Ko Ku, 1971 (vidéo)
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Depuis, le charisme et l’énergie inépuisable de Fela Anikulapo-Kuti ont fait connaître les rythmes hypnotiques de l’afrobeat dans le monde entier. Mais l’histoire aurait probablement été différente si le jeune étudiant avait obéi à ses parents !

Regarder la performance de Fela Anikulapo-Kuti lors de son live au Zénith de Paris, 1984 (vidéo)
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