2002, au musée du Louvre à Paris. Une équipe de scientifiques s’attelle au nettoyage de papyrus grecs. Soudain, l’ingénieur d’études Laurent Capron en découvre un fragment, roulé en boule, qui ne ressemble pas aux autres… Il ne reste plus qu’à savoir ce qu’il contient !

Musée du Louvre, Paris, 2020, photo : Mathias Reding
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Une fois son trésor déplié - ce qui n’était pas une mince affaire - l’enquête de notre "papyrologue" commence.

Capron observe une alternance entre des lignes serrées et d’autres nettement plus espacées, ainsi que de nombreux symboles qu’il ne reconnaît pas, malgré son excellente connaissance de l’alphabet grec. Il est donc peu probable qu’il s’agisse d’un texte…

Carcinos le Jeune, Partition de Médée, 2e siècle, papyrus, 13 x 12 cm, Musée du Louvre, Paris, photo © 2005 Musée du Louvre / Georges Poncet
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Après s’être creusé la tête, il pense que ce qu’il a entre les mains retranscrit… de la musique. Il appelle alors la musicologue Annie Bélis à la rescousse et celle-ci confirme sa théorie.

Ce n’est d’ailleurs pas étonnant qu’il ait eu du mal à comprendre ce que contient ce papyrus : le système de notation musicale grec est bien différent du nôtre et très complexe, avec quelque 1687 signes !

Transcription des lettres grecques en mélodie, issue de la Partition de Médée, 2e siècle, papyrus, 13 x 12 cm, Musée du Louvre, Paris, photo © 2005 Musée du Louvre / Georges Poncet
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C’est grâce aux écrits d’Alypius d’Alexandrie, un écrivain grec du 4e siècle, qu’il a été possible d’établir des tables de correspondance entre la notation musicale antique et notre système actuel.

Il nous apprend notamment que les Grecs font la différence entre la notation de la musique chantée et celle de la musique jouée par des instruments.

Tableau de concordance des tables d’Alypius d'Alexandrie, 1979, photo : Chailley
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Cette correspondance permet-elle de déterminer le contenu de notre papyrus ? Eh oui, après deux ans de travail acharné, nos spécialistes en sont sûrs : il s’agit d’un fragment de quelques lignes de Médée de Carcinos le Jeune, une tragédie du 4e siècle avant notre ère.

Quand on sait qu’à ce jour à peine plus d’une soixantaine de partitions grecques sont parvenues jusqu’à nous, on se dit que notre papyrologue a vraiment eu du flair en remarquant ce trésor roulé en boule !

Écouter l'interprétation de la Partition de Médée de Carcipis le Jeune, 2019 (vidéo)