Années 1950. Le rock'n'roll commence tout juste à se faire connaître en France. Mais, pour le chanteur Henri Salvador et son ami Boris Vian, ce nouveau style musical est absolument inaudible ! Ce n'est selon eux qu’une pâle copie du jazz, leur genre de prédilection…

Pour les deux compères, il vaut mieux en rire qu’en pleurer ! Les voilà donc qui concoctent, avec leur acolyte musicien Michel Legrand, un disque parodique.

Boris Vian (auteur) et Henri Salvador (compositeur), Faut rigoler, 1960, partition, 27,4 x 21,6 cm, Document d'archives Sacem © Artista
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Le trio s'affuble de pseudonymes américanisés : Henry Cording (un jeu de mot avec recording, "enregistrer" en anglais) Vernon Sinclair et Mig Bike. Le but ? Ridiculiser ce nouveau style, qui ne leur semble pas promis à un brillant avenir.

Boris Vian (auteur) et Henri Salvador (compositeur), Rock hoquet, 1956, bulletin de déclaration, 21 x 27 cm, Document d'archives Sacem © Fonds Sacem
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Pour Salvador, cet album est relativement éloigné de son univers habituel. Très inspiré par son histoire familiale guyanaise, qui remonte à l’époque de l’esclavage, le chanteur reprend souvent des airs de la région des Caraïbes. Ce qui n’est pas vraiment le cas dans ce nouveau projet…

Henri Salvador, 1949, photo d'identité, 4,5 x 4,8 cm, Document d'archives Sacem © Fonds Sacem
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En revanche, on y retrouve l’humour caractéristique des œuvres de Salvador. Avec Vian et Legrand, ils créent des chansons truffées de jeux de mots, et se moquant ouvertement de ce qui se fait outre-Atlantique. Il suffit pour s’en convaincre de lire les titres, de Rock Hoquet à Va t'faire cuire un œuf, man !

Michel Legrand, Henri Salvador (compositeurs) et Boris Vian (auteur), Va t'faire cuire un œuf, man !, 1956, bulletin de déclaration, recto, 21 x 27 cm, Document d'archives Sacem © Fonds Sacem
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Leur petit canular finit, à leur grande surprise, par rencontrer un certain succès. Surtout, le "Henry Cording and His Original Rock & Roll Boys" est l’un des tout premiers albums de rock enregistrés en France… Un comble, pour cette petite bande qui ne croyait pas du tout à la réussite hexagonale de ce genre musical !

Michel Legrand, Henri Salvador (compositeurs) et Boris Vian (auteur), Va t'faire cuire un œuf, man !, 1956, bulletin de déclaration, verso, 21 x 27 cm, Document d'archives Sacem © Fonds Sacem
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Pour en savoir plus :

Quelles sont les traces de l'esclavage dans la musique française ? C’est le sujet aussi complexe que passionnant que le musée Sacem propose d’explorer dans sa nouvelle exposition en ligne.

Que ce soit au travers de personnalités comme Henri Salvador, ou dans des registres aussi divers que la variété ou le zouk, ou encore en étudiant la représentation des Noirs dans la chanson française… Une exposition conçue en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

En savoir plus sur l'exposition en ligne, image : Agostino Brunias, Scène de danse aux Antilles, 18^e siècle, huile sur toile, 50 x 66 cm, Tate Gallery, Londres. Détail de l'œuvre