"Les gens oublient que le jazz, qu’importe sa forme, doit venir du cœur autant que de l’esprit."

Mary Lou Williams

Bonjour,
Aujourd'hui : "Attention, concert illégal !"
Où l’on rencontre une grande pianiste qui sait négocier son augmentation.

 

1943. La pianiste Mary Lou Williams revient à New York après plusieurs années passées en tournée. Mais pour pouvoir jouer légalement dans les clubs, il faut qu'elle obtienne sa carte au syndicat des musiciens. La demande d'adhésion peut mettre plusieurs mois à aboutir, comment faire en attendant ? Il faut bien qu'elle travaille, mais pas à n'importe quel prix…

Mary Lou Williams au CBS studio, New York, 1947, photographie, photo : William P. Gottlieb, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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À l'époque, sa réputation n'est plus à faire. Musicienne professionnelle depuis ses six ans, elle est aussi une compositrice et arrangeuse de talent que les plus grands jazzmen s'arrachent.

Pour écouter Trumpet No End (Blue Skies), composé par Irving Berlin, arrangé par Mary Lou Williams pour Duke Ellington et son Orchestre, 1946 (vidéo)

 

Elle est également très proche de la jeune génération de musiciens, qui voit en elle un mentor. Parmi eux se trouve le trompettiste Dizzy Gillespie : c’est ce dernier qui bataille pour lui dégotter un concert où elle pourra jouer illégalement. Mary Lou Williams n'a pas vraiment le choix.

Jack Teagarden, Dixie Bailey, Mary Lou Williams, Tadd Dameron, Hank Jones, Dizzy Gillespie et Milt Orent, dans l'appartement de Mary Lou Williams, 1947, photographie, photo : William P. Gottlieb, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Elle accepte, et sa notoriété fait le reste : le soir du concert, une gigantesque foule de mélomanes se presse dans la salle. Le nombre de spectateurs est si élevé qu'il devient évident pour Williams qu’elle et son groupe se sont fait avoir. Le propriétaire leur a en effet promis un salaire extrêmement bas, de six dollars par musicien, en complet décalage avec les profits générés par le public.

Gene Sedric, Danny Settle, Slick Jones, Mary Lou Williams, et Lincoln Mills, à New York, 1946, photographie, photo : William P. Gottlieb, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Elle prend les choses en mains, et demande aux autres musiciens… de quitter la scène en plein milieu du concert ! Le propriétaire, terrifié à l’idée de se retrouver avec une salle remplie de spectateurs mécontents, n’hésite pas très longtemps : ce sera vingt dollars par personne, à condition de vite remonter sur scène.

Mary Lou Williams au CBS studio, New York, 1947, photographie, photo : William P. Gottlieb, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Cette victoire a bien failli coûter à Mary Lou Williams son adhésion au syndicat : certains de ses membres sont présents ce soir-là et dénoncent la musicienne. Mais le récit de son combat pour que ses musiciens soient justement payés va au contraire jouer en sa faveur. Elle reçoit enfin sa carte, ce qui lui permet de continuer sa brillante carrière en toute légalité !

Pour écouter la pianiste Mary Lou Williams en live à New York, 1978 (vidéo)

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" Les gens oublient que le jazz, qu’importe sa forme, doit venir du cœur autant que de l’esprit. "

- Mary Lou Williams -

Racontée par Delphine Peresan-Roudil

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