"N'est-il pas un peu temps d'en finir avec ce reproche, que le photographe ne peut donner comme le peintre le sentiment intime et artistique de son modèle ?"
Nadar
Bonjour,
Aujourd'hui : "T’en fais une tête"
Où l’on découvre que Delacroix n'avait pas très bonne mine.
Paris, 1858. Le photographe Nadar est célèbre dans toute la capitale pour ses portraits. Plus que de simples clichés, ce sont des œuvres d’art à part entière. Mais son immense notoriété, Nadar la doit surtout à un carnet d’adresses bien rempli, qu’il n’hésite pas à mettre à profit !
Félix Tournachon, dit Nadar, Autoportrait, 1860, photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris
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L’artiste a en effet l’habitude de portraiturer les personnes les plus importantes de son époque. Et ce jour-là, c’est une rencontre au sommet qui se déroule dans l’atelier de Nadar. Le plus célèbre des photographes s’apprête à portraiturer l’un des peintres les plus en vue du pays : Eugène Delacroix. Une tâche qui, rapidement, s’avère plus compliquée que prévu.
Félix Tournachon, dit Nadar, Façade de l'atelier du 35 Boulevard des Capucines, vers 1861, photographie, 25 x 19 cm, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Il faut dire que Delacroix, malade, est alors dans les dernières années de sa vie… et ça se voit. Pas facile de le photographier à son avantage.
Aussi, quand il découvre le résultat, le peintre est-il pour le moins déçu : "Je n’ai pas besoin de vous dire combien je serais peiné d’apprendre qu’une seule de ces tristes effigies puisse être connue. Je suis encore souffrant et j’espère que je serai quelque jour en meilleur état, mais au nom du ciel ne laissez pas subsister par amitié pour moi le résultat de ce moment-ci".
Eugène Delacroix, Autoportrait au gilet vert, 1837, huile sur toile, 65 x 55 cm, Musée du Louvre, Paris
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Delacroix demande même au photographe de détruire son portrait, afin qu’il ne puisse jamais être diffusé. Mais il n’obtient pas gain de cause. Malgré les protestations du modèle, il semble que Nadar ait été plutôt satisfait du résultat : le cliché est publié... et demeure encore aujourd’hui l’un des plus célèbres portraits du peintre !
Félix Tournachon, dit Nadar, Portrait d'Eugène Delacroix, 1858, photographie, 25 x 18 cm, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Félix Tournachon, dit Nadar, Portrait de Sarah Bernhardt, 1864, photographie, 21 x 16 cm, Getty Center, Los Angeles
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" N'est-il pas un peu temps d'en finir avec ce reproche, que le photographe ne peut donner comme le peintre le sentiment intime et artistique de son modèle ? "
- Nadar -
Racontée par David Pujos
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Coline et Jean
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