"Contre les chagrins de la vie, le voyage n’est-il pas le meilleur des remèdes ?"

Michel Tournier

Bonjour,
Aujourd'hui : "Jusqu’au bout du monde"
Où l’on fait la connaissance d’une peintre qui ne prend pas racine.

 

Angleterre, 1868. Marianne North n’a pas très envie de suivre les attentes de son époque : se marier, devenir maîtresse de maison… très peu pour elle ! Elle préfère discuter et voyager avec son père.
À la mort de celui-ci, elle se retrouve bouleversée et seule.

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Mary Anne Hall, Marianne North, 1866, huile sur bois, 28 x 18 cm, Galerie Marianne North, Jardins botaniques royaux de Kew, photo : The Board of Trustees of the Royal Botanic Gardens, Kew
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Marianne North a alors 40 ans, elle est riche et indépendante. C’est pourquoi elle décide de réaliser un vieux rêve. Elle se souvient des jardins botaniques royaux, visités avec son père : les fleurs tropicales l’avaient émerveillée.

Les voir dans des serres anglaises, c’est bien, mais North veut les observer à l’état sauvage. Également peintre amatrice, elle se dit que cela lui ferait de très beaux sujets...

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Temperate House, une serre dédiée aux plantes de climat subtropical humide et méditerranéen, jardins botaniques royaux de Kew, photos : Gossipguy
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Marianne North s’élance donc aux quatre coins du monde : Brésil, Japon, Australie, Seychelles… Gouverneurs et riches habitants l’accueillent volontiers, mais si on essaie de lui imposer des accompagnateurs, elle finit toujours par les semer !

Rien ne l’arrête : l’artiste n’hésite pas à s’enfoncer seule dans des régions difficilement accessibles. Le tout, sans jamais se séparer de son chevalet.

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Marianne North, Papyrus poussant dans la Ciane, Syracuse, Sicile, 1870, huile sur bois, 35 x 25 cm, Galerie Marianne North, Jardins botaniques royaux de Kew
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Son audace attire l’attention des journaux, et les scientifiques ne sont pas en reste. Même le grand Darwin admire la justesse de ses tableaux.

À une époque où la photographie en couleur n’existe pas encore, les toiles de North sont précieuses : elles témoignent de paysages peu connus et très fragiles, comme si on y était !

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Marianne North, Sarracénie pourpre des Seychelles et Bilimbi marron, 1883, huile sur bois, 50 x 35 cm, Galerie Marianne North, Jardins botaniques royaux de Kew
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Plusieurs espèces de plantes sont nommées en son honneur, dont l’une qu’elle a découverte et montrée en Occident pour la première fois.

Enfin, après des années de voyages, North n’oublie pas ses premières amours : c'est au jardin botanique qui l’avait tant impressionnée plus jeune qu'elle offre ses œuvres.

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Marianne North, Nouvelles Sarracénies pourpres de Limestone Mountains, Sarawak, Malaisie, (plante carnivore Nepenthes northiana découverte par l'artiste), 1876, huile sur bois, 50 x 34 cm, Galerie Marianne North, Jardins botaniques royaux de Kew
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" Contre les chagrins de la vie, le voyage n’est-il pas le meilleur des remèdes ? "

- Michel Tournier -

Racontée par Apolline Chaput

Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris

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