"Un cerveau plein de paresse est l’atelier du diable."

Proverbe

Bonjour,
Aujourd'hui : "Un peu de temps libre ?"
Où l’on découvre comment remplir son emploi du temps au couvent.

 

Vers 1540, Florence en Italie. La jeune Plautilla Nelli vient d'entrer au couvent Sainte-Catherine. Désormais, elle doit se consacrer à la prière et à la méditation… Enfin, presque, car ses supérieures craignent qu'elle et les autres nonnes se laissent aller à la paresse.

Il faut à tout prix les occuper ! On les encourage donc à peindre. Et cette activité passionne la jeune femme.

Plautilla Nelli, Sainte Catherine au lys, 16e siècle, huile sur bois, Galerie des Offices, Florence
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Certes, en tant que religieuse, elle n'a pas le droit de se former en copiant directement l'anatomie masculine. Mais peu importe : sœur Plautilla s'entraîne à partir des dessins d’un certain Fra Bartolomeo, un moine qui a connu le succès des décennies plus tôt. Il a eu la bonne idée de léguer ses œuvres au couvent.

À gauche : Plautilla Nelli, Vierge allaitant, 16e siècle, encre et pierre noire sur papier, 16,6 x 19,1 cm, Galerie des Offices, Florence
À droite : Fra Bartolomeo, Vierge à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste et deux putti, vers 1505, plume, encre brune et pierre noire sur papier, 18,7 x 16,3 cm, Metropolitan Museum of Art, New York
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Sœur Plautilla parvient ainsi à se forger son propre style. Au fil des années, elle crée de nombreuses œuvres religieuses. Ses petites représentations de saintes plaisent beaucoup aux amateurs.

L'artiste doit bientôt répondre aux commandes de tous les aristocrates, prêtres et bourgeois florentins. Sur le temps qu'il lui reste, la jeune femme décore son couvent.

Plautilla Nelli, Madone en prière, 16e siècle, huile sur panneau, 71 x 57 cm, Musée du Cenacolo di San Salvi, Florence
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Pour le réfectoire, elle voit grand : la religieuse peint La Cène, le dernier repas du Christ, dans un tableau de sept mètres de long ! Les personnages sont grandeur nature et l'artiste ne néglige aucun détail, allant jusqu'à montrer les veines qui transparaissent à travers la peau. Mais, bien sûr, impossible de tout faire seule…

En haut : Plautilla Nelli, La Cène, vers 1550, huile sur toile, 6,70 x 1,95 m, Basilique Santa Maria Novella, Florence
En bas : Détail de l'œuvre
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La jeune femme forme donc d'autres nonnes pour l'assister : le couvent se transforme en véritable centre artistique. Un auteur de l’époque, admiratif, raconte même qu'elles ont réalisé tant de tableaux qu'il est tout simplement impossible de les dénombrer ! Décidément, sœur Plautilla et ses collègues n'avaient pas l'occasion de s'ennuyer…

Plautilla Nelli, La Cène (détail), vers 1550, huile sur toile, 6,70 x 1,95 m, Basilique Santa Maria Novella, Florence
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Plautilla Nelli, L’Annonciation, 16e siècle, huile sur bois, 97 x 72 cm, Galerie des Offices, Florence
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" Un cerveau plein de paresse est l’atelier du diable. "

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Racontée par Adeline Pavie

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