Aujourd'hui : "La revanche d’une femme"

En voyant cette toile d’une violence si crue, qui aurait pu croire, à l’époque, qu’une femme en était l’auteur ?

Artemisia Gentileschi, rare femme peintre du XVIIe siècle, choisit d’offrir au spectateur le moment le plus intense de l’histoire de Judith et Holopherne.
En deux versions, elle illustre l’épisode biblique du triomphe de la princesse Judith. Avec l’aide de sa servante, celle-ci sauvera son village en décapitant le général qui en menaçait la sûreté.

Pour l’artiste, ce thème revêt une importance particulière...
Violée par son maître de dessin et meurtrie par un procès long et humiliant, la jeune femme n’en ressort que plus avide de faire ses preuves.
La victoire de Judith sur Holopherne prend des airs de revanche dans ses tableaux.

Car Judith, c’est elle-même. Plusieurs indices nous le prouvent.
En observant bien le tableau, on remarque un bracelet à l’effigie de la déesse Artémis, en écho au prénom Artemisia.
De même, ses autoportraits témoignent de la ressemblance entre les deux femmes.

Les avant-bras de Judith captent la lumière et conduisent jusqu’à son visage... calme et serein malgré la sauvagerie de son acte. Les minces filets de sang ruissellent sur le drap blanc.
La tête renversée et le regard révulsé, Holopherne cherche des yeux le public, implorant son secours.

Artemisia a choisi de peindre un alter ego. Une femme forte, déterminée. Il n’est pas difficile de deviner alors que sous les traits d’Holopherne se cachent ceux de son bourreau. La toile devient ainsi une mise en garde pour la gente masculine…

Pour en savoir plus :

Biographie de Artemisia Gentileschi

Une vidéo sur l’exposition au Musée Maillol en 2012

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