1985. L’artiste Niki de Saint Phalle est catastrophée. Son compagnon de longue date, Jean Tinguely, vient d’être hospitalisé et risque de ne pas s’en sortir. Elle fait un vœu : s’il guérit, elle construira... une chapelle dans son jardin.

Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, vers 1985 © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Le jardin en question est un parc, qu’elle a acquis en Italie quelques années plus tôt. Elle souhaite en faire un lieu unique et joyeux, parsemé de sculptures monumentales.

Ce type d'art est alors réputé comme très masculin, mais cela n'effraie pas Niki de Saint Phalle ! Étant l'une des rares sculptrices à avoir une grande notoriété à l'époque, elle a déjà montré son talent pour le gigantisme. Et son projet de jardin sculpté compte bien enfoncer le clou.

Niki de Saint Phalle, Hon, 1966, sculpture monumentale, 23 × 13 × 14 m, Moderna Museet, Stockholm, aujourd'hui détruite © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Inspirée par les cartes du tarot, elle imagine 22 statues de 4 à 10 mètres de haut. Certaines sont même habitables !

Puis, pour donner vie à ses créations, Niki de Saint Phalle dirige une équipe dont fait partie son complice de toujours, Jean Tinguely.

Niki de Saint Phalle, Jardin des Tarots, réalisé entre 1978 et 1998, Garavicchio de Pescia Fiorentina, Italie © Laurent Condominas © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Et c’est pendant le chantier que ce dernier tombe gravement malade… "Tous les docteurs l’ont donné pour foutu, sauf moi", raconte-t-elle.

La relation entre les deux artistes est en effet totalement fusionnelle. Cela fait des années que Niki et Jean créent ensemble.

Membres de l'équipe attachant les mosaïques de miroirs sur La Maison Dieu, vers 1981, photographie, Garavicchio de Pescia Fiorentina, Italie © Giulio Pietromarchi © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Pour le Jardin des Tarots, il l’assiste en soudant les structures métalliques des sculptures. Elles sont ensuite recouvertes de ciment, que Niki tapisse de bouts de céramiques et de verres colorés. Une fois n’est pas coutume, dans un couple d’artistes, c’est l’homme qui seconde sa compagne, et qui l’assume !

Niki de Saint Phalle, L'impératrice dans le Jardin des Tarots, entre 1978 et 1998 © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Finalement, Niki de Saint Phalle a eu raison de ne pas désespérer : déjouant les pronostics, Jean s’en sort et... retourne illico sur le chantier du jardin !

Quant à Niki, elle respecte sa promesse et ajoute une petite chapelle. Avec, en guise d’ange gardien, une de ses célèbres Nanas.

Niki de Saint Phalle, La Tempérance (la chapelle) dans le Jardin des Tarots, entre 1978 et 1998 © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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Pour en savoir plus :

Si la réputation de Niki de Saint Phalle n’est plus à faire, nombreuses sont ses contemporaines encore dans l’ombre : Evelyne Axell, Nicola L., Marisol Escobar… Pour les découvrir, c’est ici !

Remettre les artistes femmes à leur juste place dans l’histoire de l’art, et lutter contre les clichés qui les entourent, c’est justement la mission que s’est donnée l’association AWARE, Archives of Women Artists, Research and Exhibitions !

Pour découvrir la page consacrée à Niki de Saint Phalle dans l’index des artistes d'AWARE, c’est ici.

Niki de Saint Phalle, vers 1987 © Giulio Pietromarchi © 2020 Niki Charitable Art Foundation / ADAGP, Paris
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