"On n'est heureux que par des goûts et des passions satisfaites."

Émilie du Châtelet

Bonjour,
Aujourd'hui : "En plein dans le mille"
Où l’on découvre une femme pleine d’énergie.

 

Vers 1741, France. L’aristocrate Émilie du Châtelet gravit à toute vitesse les escaliers de son château. Une fois en haut, elle passe la tête par la fenêtre, repère sa cible au sol (un bloc d’argile molle), et laisse tomber une bille en plomb. En plein dans le mille !

Serait-ce un nouveau jeu à la mode ? Pas du tout ! Émilie est en plein travail, elle cherche à résoudre une controverse. Le sujet ? L'énergie cinétique, soit l'énergie que possède un objet en mouvement.

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À l'époque, la plupart des scientifiques (dont René Descartes et Isaac Newton) pensent que cette énergie est égale au produit de la masse de l'objet et de sa vitesse : E=m*v.

Mais Émilie n'est pas d'accord. Influencée par le mathématicien Gottfried Leibniz, elle est persuadée que l'énergie cinétique d'un objet dépend du carré de sa vitesse, soit E=m*v2.

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Christoph Bernhard Francke, Portrait de Gottfried Leibniz, 1695, huile sur toile, Musée Herzog Anton Ulrich, Brunswick
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Pour en avoir le cœur net, elle réalise une expérience. Voici son raisonnement : l'énergie cinétique d'un objet est liée à sa vitesse. Or la vitesse dépend elle-même de la distance parcourue par l’objet (v=d/t).

Dans ce cas, si on double la distance parcourue par un objet, son énergie cinétique devrait aussi augmenter. Si René et Isaac ont raison, ce serait d'un facteur 2. Si Gottfried et Émilie ont raison, ce serait d'un facteur 4.

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Voilà pourquoi Émilie court dans les escaliers, pour vérifier sa théorie. Et ses résultats sont sans appel : la bille lancée du second étage a laissé une marque 4 fois plus profonde que celle lancée du premier étage. Elle avait raison !

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Depuis, la physique a fait quelques ajustements. On sait désormais que l'énergie cinétique dépend de la demi-masse de l'objet et du carré de sa vitesse, soit E = ½ m*v2.

Et si c'est aussi important, c'est parce que l'énergie cinétique est partout dans notre vie quotidienne. C'est notamment à cause d'elle que plus on roule vite, plus il faut du temps pour freiner ! Quel génie cette Émilie !

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Les véhicules des montagnes russes atteignent leur maximum d'énergie cinétique au bas de la pente, 2016, gif : giphy
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Marre qu'on vous prenne pour une bille...
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Pour en savoir plus sur Émilie du Châtelet, 2016 (vidéo)
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- Émilie du Châtelet -

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