Monsieur Propre

"Le bonheur est une bulle de savon qui change de couleur comme l’iris et qui éclate quand on la touche."

Honoré de Balzac

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Monsieur Propre"
Où l’on découvre que les Gaulois soignaient leurs cheveux.

77 après J.-C., Gaule. Concentré, un chef gaulois applique un mélange de cendres et de graisse de chèvre sur sa chevelure. Chercherait-il à se rendre effrayant pour intimider un ennemi ?

Pas du tout ! En réalité, cette mixture lui sert à se laver les cheveux et à les rendre plus brillants. Cela vous dit quelque chose ? Eh oui, le "sapo" des Gaulois est bien l’ancêtre… de notre savon !

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Depuis l’époque des Gaulois, le principe de "saponification" (la réaction qui produit du savon) est resté le même.

En voici la recette : mélangez un corps gras (de la graisse animale ou des huiles végétales), avec de la soude ou de la potasse (comme de la cendre de bois, justement !). Faites chauffer à plus de 100°C, laissez mijoter une dizaine de jours et vous obtiendrez… du savon !

La saponification, illustration Sciencetips
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Mais comment le savon, issu d’un corps gras, peut-il avoir des propriétés nettoyantes ? Eh bien, c’est à cause de la nature de ses molécules.

On dit qu’elles sont "amphiphiles" : elles sont composées de deux parties (une tête et une queue), qui se comportent de manière différente (et opposée !) face aux molécules d’eau. Ainsi, les têtes sont hydrophiles (elles aiment l’eau), alors que les queues sont hydrophobes (elles détestent l’eau).

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Les queues hydrophobes, en cherchant à tout prix à fuir les molécules d’eau, s’agglutinent sur les taches de gras. À l’inverse, les têtes, qui aiment l’eau, recherchent son contact.

Résultat, les molécules de savon vont former une sorte de capsule appelée "micelle" autour de la tache de gras. En suspension dans l’eau, les micelles disparaissent ensuite au rinçage… entraînant avec elles aussi bien la graisse que toutes les poussières ou impuretés ainsi captées !

Micelle de savon autour d'une tache de gras, illustration Sciencetips
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Pratique, non ? Les Gaulois l’avaient bien compris ! Les hommes, notamment, raffolaient du "sapo" pour entretenir leur longue et abondante chevelure. Pas étonnant que César ait qualifié la Gaule non conquise de "chevelue" !

Lionel Royer, Vercingétorix jette ses armes aux pieds de Jules César, 1899, huile sur toile, 321 x 482 cm, Musée Crozatier, Le Puy-en-Velay
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