"On a l’âge, après tout, qu’on porte sur son front"

Émile Augier

Bonjour,
Aujourd'hui : "Crime dans la tourbe"
Où l'on découvre que l'acidité, ça conserve !

 

1950, Danemark. Grethe, Viggo et Emil Hojgaard découpent laborieusement des tranches de tourbes afin de se chauffer durant l'hiver. Lorsque soudain, Grethe tombe sur... une tête humaine !

Illustration Sciencetips
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La police arrive rapidement sur place, pensant retrouver le corps d’un adolescent récemment disparu. Mais très vite, les inspecteurs relèvent des incohérences et décident de faire appel aux archéologues du musée voisin.

Leur verdict est sans appel : la victime est morte il y a plus… de 2 400 ans ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne les fait pas.

L'homme de Tollund lors de sa découverte le 8 mai 1950, entre 375 et 210 avant J.-C., Musée Silkeborg, Danemark, photo : © Musée Silkeborg
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"L'homme de Tollund" (du nom du village voisin) est en effet dans un état de conservation remarquable. Replié sur lui-même en position fœtale, l'homme momifié ne porte qu'une ceinture et un bonnet de cuir.

L'homme de Tollund, entre 375 et 210 avant J.-C., Musée Silkeborg, Danemark, photo : © Musée Silkeborg
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Son visage paisible et noirci porte encore une barbe de 3 jours. Ses mains sont si bien préservées que la police scientifique arrive même à relever l’empreinte digitale de son pouce : la plus vieille de l'histoire de l'humanité !

S'il est aussi bien conservé, c'est par ce qu'il a subi une momification naturelle. En cause ? La tourbière dans laquelle son corps a été laissé.

L'homme de Tollund, entre 375 et 210 avant J.-C., Musée Silkeborg, Danemark, photo : Sven Rosborn
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Dans une tourbière, des mousses caractéristiques, appelées "sphaignes", s’empilent en couches et se décomposent très lentement dans un milieu gorgé d'eau, le rendant très acide. Or, l’acidité, l’absence d’oxygène et le froid empêchent les bactéries et les insectes de s’attaquer au corps.

Sphaignes, photo : Florent Beck
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Il n'y a donc pas de processus de décomposition ! À la place, l’eau contenue dans le corps s’évapore progressivement : il se dessèche. Puis, l’acidité de la tourbière tanne très lentement la peau et les organes, leur donnant cette étrange couleur brune. Et voilà un corps préservé pour des milliers d'années !

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Mais au fait, comment est-il mort ? Les policiers danois trouvent facilement la réponse : l’homme de Tollund portait encore autour du cou la corde qui a servi à le pendre !

L'homme de Tollund, entre 375 et 210 avant J.-C., Musée Silkeborg, Danemark, photo : © Musée Silkeborg

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Main momifiée de l'homme de Grauballe, une autre momie des tourbières, 3e siècle avant J.-C., photo : Malene Thyssen
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" On a l’âge, après tout, qu’on porte sur son front "

- Émile Augier -

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