Antarctique. Sur le pont d'un navire, à peine arraché à la tempête, un vieux marin contemple le paysage blanc. Soudain, devant ses yeux ébahis se dressent "des blocs de glace hauts comme les mâts et verts comme des émeraudes."

Iceberg vert, photo : Doug McVeigh/Australian Antartic division
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Voilà ce que raconte le poète Samuel Taylor Coleridge dans La complainte du vieux marin. Mais qu'est-ce donc que ces icebergs verts ? Une excentricité du poète ?

Eh bien non ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, les icebergs ne sont pas toujours blancs ou bleus. Pour comprendre, il faut regarder comment ils se forment…

Peter Vandyke, Portrait of Samuel Taylor Coleridge, 1795, huile sur toile, 56 x 46 cm, National Portrait Gallery, Londres
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Tout commence à partir de neige qui s'accumule, se tasse et se transforme en glace. Cette glace forme des glaciers qui, sous leur propre poids, s'écoulent lentement, jusqu’à parfois atteindre la mer.
La glace commence alors à flotter sur l’eau formant ce que l'on appelle une plateforme de glace. Finalement, cette plateforme se fragmente en morceaux qui partent à la dérive : ce sont les icebergs.

Glacier, Patagonie, photo : Luis Valiente
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Lorsque la glace est extrêmement pure, c’est-à-dire qu’elle contient très peu de bulles d’air, elle apparaît bleue. En effet, lorsque la lumière traverse la glace, certains rayonnements (de longueurs d’onde élevées), notamment les rouges, vont être absorbés. Il ne ressort alors que les courtes longueurs d’onde, comme le bleu.

Résultat, l’iceberg nous apparaît bleu. C’est le cas, par exemple, de la glace marine qui se forme par gel de l'eau de mer sous les plateformes.

Illustration Sciencetips
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Mais alors pourquoi certains icebergs sont-ils verts ? Pour comprendre, il faut revenir aux glaciers. Lors de leur lent déplacement sur terre, ils raclent la roche et forment ce que l'on appelle de la farine glaciaire.

Farine glaciaire s'écoulant dans le lac Peyto, Canada, photo : Fairsing
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Cette poussière rouge et jaune est amenée à la mer par les rivières et se retrouve piégée dans la glace marine.

C’est donc le mélange de la glace marine (bleue, absorbant le rouge) et des poussières (rouge/jaune, absorbant le bleu) qui forme ces splendides icebergs vert émeraude. Magnifique, n’est-ce pas ?

Illustration Sciencetips
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Pour en savoir plus :

Sur les icebergs verts

Sur la couleur et la forme des icebergs

Le poème de Samuel Taylor Coleridge

Sur les glaciers

La formation des icebergs (vidéo en anglais, sous-titres en français disponibles)