1816, Paris. Le docteur Laennec se promène dans les jardins du Louvre, les pensées tournées vers une patiente. Il la présume cardiaque mais la jeune fille a trop d'embonpoint pour pratiquer les examens classiques et il ne parvient pas à sentir son cœur. Que faire ? Coller son oreille sur le buste de la souffrante ? Impossible, la décence l'interdit !

En pleine réflexion, il aperçoit un enfant en train de gratter l'extrémité d’une poutre avec une aiguille, tandis qu'un autre écoute les sons transmis à l'autre bout.

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Eurêka ! Laennec court vers la chambre de sa patiente, se saisit d'un carnet et le roule très serré en cylindre. Il colle son oreille à une extrémité, pose l'autre contre la poitrine de la patiente et… miracle ! Il entend des battements, forts et distincts.

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Grâce à son instrument improvisé, le docteur Laennec parvient à capter les sons du corps. À chaque battement, le cœur fait bouger les atomes qui l'entourent. Ces derniers percutent d'autres atomes un peu plus loin, qui font à leur tour bouger les suivants, etc... comme une longue chute de dominos !

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Cette vague qui se propage, c'est une onde sonore. Celle du cœur de la patiente traverse toute la poitrine et arrive dans l'instrument de Laennec. Là aussi, les atomes du cylindre de papier se mettent à bouger et l'onde continue à avancer. Une partie de l’onde avance droit vers l’oreille du docteur, c'est l’onde directe qu'il capterait facilement sans instrument.

Une onde directe, animation Artips Sciences
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Mais grâce au cylindre, le reste de l'onde n'est pas perdu : il rebondit sur les parois du cylindre, et rebondit encore jusqu'à atteindre l'oreille. Ce sont des ondes indirectes qui viennent s'ajouter à la première, augmentant le volume du son entendu.

Ondes indirectes, animation Artips Sciences
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Le docteur baptise son invention stéthoscope, du grec "stethos", poitrine et "scope", observer. L'instrument est vite devenu le symbole des médecins, qui le doivent entièrement à la pudeur du docteur Laennec !

Un médecin utilisant un stéthoscope lors d'une consultation avec une patiente, photo : Amanda Mills, Pixnio
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Pour en savoir plus :

Situé au 40, rue de Sèvres à Paris, l'ancien Hospice des Incurables fut renommé Hôpital Laennec en l'honneur de notre illustre docteur. Des générations de médecins armés de stéthoscopes s'y sont succédé, avec pour spécialité les pathologies pulmonaires.

L'hôpital Laennec abrite désormais le siège de Kering et s'apprête à ouvrir ses portes une fois de plus à l'occasion des 39^e Journées du Patrimoine.

Pour l'occasion, un tout nouveau parcours de visite sera proposé, faisant la part belle aux œuvres d'art contemporain de la Collection Pinault et aux créations de Cristóbal Balenciaga.

En savoir plus sur l'hôpital Laennec lors des 39^e Journées du Patrimoine