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"Cet air emprunté, un jour, il faudra le rendre." Ylipe Bonjour, 1785, Paris. Les acteurs de la Comédie Française quittent les planches du Palais des Tuileries et la salle se vide peu à peu. Un individu louche reste pourtant planté devant la scène, entouré de tout un attirail d’éprouvettes et d'instruments. Jacques-Louis David, Portrait de Monsieur de Lavoisier et sa femme Marie-Anne Pierrette Paulze, 1788, huile sur toile, 259 x 194 cm, The Metropolitan Museum of Art, New York. Détail de l'œuvre Sa précédente tentative impliquait un cochon d’Inde enfermé dans un bocal, et il en a déduit que la respiration du petit animal transforme l’oxygène de l’air en dioxyde de carbone.
Louis Figuier, Antoine Laurent Lavoisier exécute la décomposition de l'air en 1776, 18e siècle, gravure, collection privée Le chimiste fait un rapide calcul : sans aération, la salle deviendrait irrespirable au bout de quatre heures. Et logiquement, ce qui est vrai pour le bocal du cochon d'Inde ou les Tuileries devrait aussi l'être... pour la Terre entière ! Mais comment se fait-il qu’après des millions d’années de respiration, notre air ne soit pas vicié ? Illustration Artips Sciences, Aurora Muggianu Il existe en fait quatre réservoirs principaux qui échangent continuellement du carbone et maintiennent un équilibre global. Illustration Artips Sciences, Aurora Muggianu Le deuxième réservoir est l'hydrosphère, l'ensemble des étendues d'eau qui contiennent du CO2 dissous et l'échangent avec l'atmosphère. Quand les masses d'eau en déplacement refroidissent aux pôles, elles absorbent le CO2 de l'air. Et quand elles réchauffent, elles dégazent ! Le plancton piège une partie du carbone de l’atmosphère grâce à la photosynthèse ; il forme ensuite du sédiment au fond des océans. Illustration Artips Sciences, Aurora Muggianu Les derniers réservoirs sont donc l'atmosphère et la biosphère, qui échangent du carbone via la respiration des animaux et la photosynthèse des plantes. Et Lavoisier peut remercier l’haleine "carbonée" de la bonne société parisienne pour cette découverte ! Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Le Palais des Tuileries, vu du quai d'Orsay, 1757, huile sur toile, 45 x 84 cm, Musée Carnavalet, Paris Pour en savoir plus : " Cet air emprunté, un jour, il faudra le rendre. " - Ylipe - En un clic, dites-nous ce que vous en avez pensé Un avis ou une idée d’anecdote à nous partager ? Copyright © Artly Production SAS, Tous droits réservés. |