Après la pluie, le beau temps

"Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique."

Charles Baudelaire

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Après la pluie, le beau temps"
Où l’on découvre l’odeur de la pluie.

1964. Melbourne, Australie. Deux experts en minéralogie, Isabel Bear et Richard Thomas, ont le nez sur un échantillon de roche fraîchement humidifié. Ils sont à la recherche d’un surprenant parfum qu’ils ont baptisé "pétrichor", ou plus simplement : l’odeur de la pluie !

Richard Thomas et Isabel Bear, vers 1964, photo : DR
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Ah l’odeur de la pluie… Si pour nos lointains ancêtres, elle évoquait le présage de récoltes salvatrices après une longue période de sécheresse, elle rappelle aussi les pluies d’été et le calme avant la tempête...

Pluie, photo : Inge Maria
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Mais en quoi cela intéresse-t-il nos deux scientifiques ? Chercheraient-ils à mettre ce doux parfum en bouteille ? Pas du tout ! Ils essaient plutôt de comprendre comment cette odeur est produite ! Et fort heureusement, nos deux experts ont eu du nez…

Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie, 1877, huile sur toile, 212 × 276 cm, Art Institute of Chicago, Chicago
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Ils sont parvenus à extraire de la roche une huile jaunâtre. C’est elle qui est à l’origine de l’odeur du "pétrichor" ! Cette huile est en fait produite par les plantes lors des sécheresses, et finit par imprégner le sol et les roches alentour.

Elle aurait pour fonction d’éviter la germination des graines pendant cette période difficile. C’est l’humidité accompagnant les premières pluies qui, en remplissant tous les pores de la roche, va permettre à l’huile de s’extirper de la pierre en libérant son parfum.

Illustration Sciencetips
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Mais comment celui-ci parvient-il jusqu’à nos narines ? Quand la pluie tombe par terre, de petites bulles d’air se trouvent piégées à l’interface entre le sol et l’eau. Elles finissent par éclater à la surface en libérant de fines gouttelettes d’aérosols, des microparticules en suspension dans l’air, que le vent emporte.

Les composés du pétrichor présents sur le sol ou dissous dans la goutte de pluie sont libérés sous forme d’aérosol, photo : Massachusetts Institute of Technology (MIT)
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Évidemment, comme tout parfum, celui de la pluie possède plusieurs notes. D’autres éléments rentrent ainsi dans sa composition : la géosmine, une molécule produite par des bactéries du sol, et l’ozone (O₃), formé dans l’atmosphère par les éclairs.

Alors, quand arrivera la prochaine averse, prêt à mettre le nez dehors ?