Région de Cuzco, Pérou. Comme chaque année au mois de mai, les cinq communautés quechuas sont descendues des montagnes pour une grande célébration. Au programme, danse, jeux et offrandes en l'honneur de la plus grande célébrité locale… la pomme de terre !

Illustration Sciencetips
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Eh oui, ici on ne plaisante pas avec le célèbre tubercule. C'est dans la région, aux environs du lac Titicaca, qu'il est né il y a près de 8 000 ans. Les Amérindiens commencèrent par consommer des espèces sauvages.

Mais elles avaient l'inconvénient d'être amères, voire nocives (la patate contient des substances toxiques, les glycoalcaloïdes, lui permettant de résister au gel). Au fil du temps, les cultivateurs ont donc sélectionné les meilleurs tubercules, débutant ainsi la domestication.

Axomama, déesse de la pomme de terre, entre 100 et l'an 700 après J.-C, culture Mochica, Pérou, photo : American Journal of Potato Research
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Aujourd'hui, il existe plus de 4 500 variétés de pommes de terre, dont 1 400 sont cultivées dans… le parc de la pomme de terre (el Parque de la papa) ! Oui, oui, un parc de 12 000 hectares entièrement dédié à la préservation de la patate.

Pommes de terre péruviennes, photo : iied
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Et si cette dernière est reine, c'est parce qu'elle est à la base de l'alimentation locale. On en mange à tous les repas, cuite à l'eau, dans les braises, déshydratée (le chuño)…

Il faut dire que le tubercule a l'avantage d'être riche en glucides, en vitamine C, et facilement cultivable. C’est le 3^e aliment le plus consommé dans le monde !

Chuños dans un champs au Pérou, 2014, photo : Chuck Moravec
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Malgré tout, la patate est sensible aux insectes ravageurs, aux maladies (comme le mildiou), et… au changement climatique. La hausse des températures et le manque d’eau détruiraient déjà chaque année entre 10 et 20 % de la production en Amérique du Sud.

Feuille de vigne parasitée par le mildiou, photo : Rude
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Pour faire face, les paysans du Parc de la patate ont dû s’adapter : sélection de variétés plus résistantes à la chaleur, à la sécheresse, plus nutritives…
Et les cultures ont été surélevées de 250 m en 30 ans. La patate se cultive désormais à plus de 4 000 m d’altitude. Plus très loin des sommets… 

Péruvienne, photo : cwrdiversity
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Pour en savoir plus :

Riz, blé, pomme de terre… Les trois quarts des aliments de la planète proviennent de seulement 12 espèces végétales. Et seuls 3 % des 250 000 variétés de plantes disponibles dans le monde sont cultivées !

Pour comprendre comment on en est arrivé là, on vous invite à parcourir cette superbe infographie, réalisée par Tilt, un média animé par l’Agence française de développement.
Et pour les plus curieux, dans cet épisode, découvrez pourquoi plus de la moitié des semences vendues dans le monde appartiennent à seulement… trois multinationales !

Pour découvrir l'infographie de l'Agence française de développement