1953, forêt de Birmingham, Angleterre. Le généticien Bernard Kettlewell se tient seul dans la forêt, entouré de petites boîtes vrombissantes au contenu suspect.

Au signal de sa montre, Kettlewell ouvre les boîtes. Des centaines de papillons de nuit surgissent soudainement de leur prison de carton et se précipitent vers l’écorce des arbres proches. Kettlewell sourit, il n’a plus qu’à attendre que les mésanges viennent se délecter de son offrande…

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Les papillons de Kettlewell sont des phalènes du bouleau, une espèce typique des bois de la campagne anglaise. Dans les années 1950, la plupart des phalènes ont une couleur noire intense, comme les troncs couverts de suie des arbres.

Mais cela n’a pas toujours été le cas ! Avant la révolution industrielle, les phalènes étaient… blanches. Un mystère que le généticien tente d’éclaircir en nourrissant les oiseaux du coin.

Couple de phalènes du bouleau blanche et noire, 2006, photo : toestemming
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Après avoir libéré un mélange de phalènes noires et blanches, Kettlewell compte les survivantes. La conclusion est simple : en matière de survie, la couleur compte ! Les noires ont cinq fois plus de chances de passer inaperçues aux yeux des prédateurs, qui ont du mal à distinguer les phalènes sur un tronc de même couleur.

Phalène du bouleau noire sur un tronc sombre, 2010, photo : Ben Sale
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Le comportement des oiseaux était la clef qui manquait à sa théorie. A l’origine, il n’existait que la forme blanche de la phalène. Mais certains spécimens ont subi une mutation aléatoire de leur ADN, ce qui leur a conféré une pigmentation noire. Particulièrement visibles, les individus noirs ne faisaient pas long feu... jusqu’à l’arrivée du charbon !

Lorsque les troncs ont noirci, les phalènes pigmentées ont gagné un avantage de survie par rapport aux papillons blancs.

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Elles vécurent donc plus longtemps et eurent plus de descendants, noirs eux aussi.

Au fil des générations, le type sombre devint majoritaire, et il le resta jusqu’à ce que l‘Angleterre diminue ses émissions de polluants dans les années 1960… et provoque le grand retour de la phalène blanche !

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Pour en savoir plus :

La phalène est un exemple de mélanisme industriel, c’est-à-dire d’un changement de couleur dû à la pollution des usines. Mais ce n’est pas la seule manière dont l’activité humaine affecte la biodiversité, loin de là !

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