Égypte ancienne. Pharaon contemple avec horreur les poissons morts qui flottent par centaines à la surface du fleuve. La malédiction de Moïse et Aaron s’est réalisée : les eaux du Nil se sont effectivement changées en sang ! La première Plaie vient de frapper l’Égypte…

Illustration Sciencetips
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Mais au fait, d’après la science, peut-on vraiment changer les eaux en sang ? Eh bien… non. En revanche, elles peuvent prendre une jolie couleur rouge. Notamment grâce à la présence d’algues. Pas n’importe lesquelles : du "phytoplancton", des algues microscopiques invisibles à l’œil nu.

Phytoplancton, photo : NOAA MESA Project
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Ces algues sont à la base de l’écosystème marin : le phytoplancton est en effet la nourriture privilégiée de beaucoup d’animaux, du plus petit poisson à la plus grande des baleines bleues.

Baleine bleue, photo : NOAA Photo Library
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Mais, parfois (quand il fait chaud et qu’il y a beaucoup de lumière, ou que les eaux sont très riches en nutriments), elles prolifèrent de manière incontrôlée, ce qui peut colorer la surface de l’eau. On parle alors de "marées rouges" ou, plus scientifiquement, "d’efflorescences algales nuisibles".

Marée rouge, Cap Rodney, 2013, Nouvelle-Zélande, photo : Miriam Godfrey
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Pourquoi nuisibles ? Parce que certaines de ces algues rejettent parfois des toxines potentiellement fatales (des "dinotoxines" de leur petit nom). En grandes quantités, elles peuvent empoisonner les poissons, les mollusques, les mammifères marins, les oiseaux, ou encore les bovins qui paissent en bordure.

Des marées rouges se produisent ainsi presque chaque année dans le golfe du Mexique, tuant régulièrement les dauphins et les lamantins qui s’y aventurent.

Poissons victimes d'une marée rouge, photo : DR
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Et l’Homme n’est pas épargné, que ce soit directement (s’il est en contact avec les algues, par exemple) ou indirectement (après avoir consommé du poisson ou des coquillages contaminés).

Au programme : nausées, diarrhée, douleurs abdominales, mais aussi maux de tête, confusion, perte de mémoire… même la mort !

Marée rouge, Isahaya Bay, 2004, Japon, photo : Marufish
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Bref, lorsqu’elles sont trop nombreuses, ou qu’elles libèrent trop de toxines, ces algues se transforment en véritable… Plaie ! Au point d’en devenir biblique, peut-être ?

Marée rouge, Plage de Bondi, 2012, Australie, photo : DR
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Pour en savoir plus :

Sur la première plaie d’Égypte

Sur les marées rouges

Sur le phytoplancton

Une marée rouge décime la population aquatique des côtes de Floride (vidéo en anglais, sous-titres en français)