Toi mon amour

"Ce qui rend les poissons tristes c'est que, quand ils pleurent, personne ne s'en aperçoit."

Grégoire Lacroix

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Toi mon amour"
Où l’on découvre que les poissons aussi vivent d’amour et d’eau fraîche.

2018, Dijon. La biologiste Chloé Laubu observe avec attention les allées et venues d’un petit poisson zébré. Cela fait plusieurs heures que cette femelle n’a pas l’air dans son assiette. Serait-elle malade ?

Non, elle souffre… d’une peine de cœur ! Ce poisson tropical (Amatitlania siquia de son petit nom) vit en effet très mal le fait de se retrouver sans son cher et tendre.

Amatitlania siquia, photo : Haplochromis
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Si elle a pu profiter de son aimé pendant plusieurs heures, voilà qu’elle vient d’en être séparée par Chloé. Pourquoi ? Eh bien, justement pour étudier le comportement de madame poisson en compagnie de son partenaire et en compagnie… d’un autre mâle.

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Pour cela, Chloé a placé le vrai couple, puis le faux couple dans un aquarium où se trouvent deux petites boîtes : une au couvercle noir contenant de la nourriture et une au couvercle blanc, vide. Gourmande, notre femelle prend vite l’habitude de se ruer vers la boite noire.

Puis, après un temps d’acclimatation, une troisième boîte au couvercle gris est placée entre les deux autres boîtes. Que contient-elle ? Mystère !

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En fait, cette boîte permet de réaliser un test "d’ambiguïté", un test qui renseigne sur l’état émotionnel de nos petits poissons. Lorsque la femelle se sent bien, elle va soulever le couvercle de la boîte grise en espérant qu'elle contienne de la nourriture. A contrario, lorsqu’elle broie du noir, elle boude la boite.

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Résultat, lorsque leur vrai partenaire est avec elles, les femelles soulèvent rapidement le couvercle gris : elles sont optimistes. A contrario, avec les autres mâles elles mettent du temps à visiter la boîte : le pessimisme règne.

L’Homme ne serait donc pas la seule espèce à éprouver un attachement pour ses partenaires ! Quant à connaître la durée des chagrins d’amours de ces poissons, il faudra patienter. Eh oui, les scientifiques n’ont pas voulu séparer les femelles de leur Roméo trop longtemps…