2017, France. Télécommande à la main, un technicien agricole pilote avec dextérité un petit drone au-dessus d’un champ de maïs. À y regarder de plus près, on dirait même qu’il lâche des petites boules blanches… Mais à quoi joue-t-il ?

Un agriculteur lâchant des petites boules blanches au-dessus de son champ de maïs à l'aide d'un drone, 2017, capture d'écran, photo : Passion Céréales
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Non, l’homme ne s’amuse pas avec un nouveau gadget mais pilote un outil de travail ! Il est, en effet, en train de protéger la culture contre un papillon ravageur : la Pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis).

Plus précisément, contre ses chenilles qui rongent les cannes et se régalent des grains. Une vraie calamité, puisqu’elles détruisent entre 10 à 30 % des récoltes !

Chenille d'un Ostrinia nubilalis (papillon), photo : Keith Weller
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Pour lutter contre la pyrale, les scientifiques ont mis au point un procédé ingénieux : déverser dans les cultures des trichogrammes (Trichogramma brassicae). Une sorte de micro guêpe (un hyménoptère), pas plus grosse qu’une tête d’épingle, mais qui se trouve être le pire ennemi de la pyrale !

Ce sont ces fameux trichogrammes que lâche le drone dans le champ de maïs. Chaque petite boule blanche contient en fait des milliers d’œufs.

Une Trichogramma dendrolimi femelle (guêpe) en train de pondre sur l'œuf d'un noctuidé (papillon), photo :
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Voilà comment cela se passe. Les boules biodégradables sont percées de petits trous. Lorsque les œufs de trichogrammes vont éclore, les larves vont s’échapper par ces trous, se transformer puis vont se reproduire.

Boules biodégradables percées de petits trous pour les trichogrammes, capture d'écran, photo : Passion Céréales
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Les femelles vont alors rechercher activement l’endroit idéal pour pondre. Et quoi de plus douillet que… l'intérieur des œufs de la pyrale ? Eh oui, c’est ce qu’on appelle un parasitoïde oophage.

Les larves de trichogramme se nourrissent des œufs de pyrale, détruisant ainsi la population du ravageur. Ce phénomène naturel est ici amplifié avec environ 300 000 trichogrammes par hectare.

Illustration Sciencetips
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Et ces derniers ne sauvent pas que les cultures de maïs. Car oui, d’autres papillons ravageurs s’attaquent également au chou, au buis, au pommier, etc.

Pour lutter, il existe ainsi plus de 280 espèces de trichogrammes, chacune s’attaquant spécifiquement à un type de papillon. Et pas un autre ! Pratique, n’est-ce pas ?

Pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), photo : Ilia Ustyantsev
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Pour en savoir plus :

Sur les trichogrammes

Sur l’utilisation du drone dans la lutte biologique

Sur la lutte biologique

Comprendre comment les chercheurs de l'INRA développent des solutions de lutte biologique pour réduire les pesticides dans l'agriculture (vidéo)