Ça puire !

"Qui vomit a dîné"

Marc-Édouard Nabe

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Ça puire !"
Où l’on découvre un moyen de défense très dissuasif.

Mars 1876, Kentucky (États-Unis). Installée dans sa cour pour préparer du savon, Madame Crouch est médusée : voilà qu’il pleut… des morceaux de viande ! De toute forme, de toute taille, ce sont bien des parties d’animaux qui lui tombent sur la tête. Mais d’où peut bien venir cette douche nauséabonde ?

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En fait, il s'agit d’un mélange de muscles, de tissus pulmonaires et de cartilages : du vomi de vautour ! Plus précisément de l'Urubu noir (Coragyps atratus) ou de l'Urubu à tête rouge (Cathartes aura), deux rapaces charognards d’Amérique.

Vautours Urubus noirs (Coragyps atratus), photo : Pixabay
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Pour dissuader un prédateur, l’Urubu est capable de régurgiter le contenu de son estomac : de la viande en partie digérée, à l’odeur fétide. Son vomi est tellement acide (avec un pH compris entre 1 et 2) qu’il peut entraîner des brûlures. De quoi surprendre, voire dissuader le plus acharné des prédateurs.

Mais ce n’est pas tout, en se délestant ainsi du contenu de son estomac, l’Urubu allégé peut plus facilement prendre son envol et s’échapper.

Urubu à tête rouge (Cathartes aura), photo : Frank Schulenburg
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Pourtant, Madame Crouch n’a pas observé de vautours dans le ciel… Pas si surprenant, lorsque l’on connait la technique de vol de ces derniers : le vol à voile. En utilisant des courants d’air chauds, donc moins denses, ils peuvent monter jusqu’à plusieurs kilomètres d’altitude.

Urubu à tête rouge (Cathartes aura), photo : Charles J. Sharp
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Les rapaces décrivent alors des cercles pour se maintenir dans le courant d’air ascendant, avant de se laisser glisser en planant pour en rejoindre un autre. Ainsi, une cinquantaine d’oiseaux peuvent tourner ensemble dans le ciel, loin des regards !

Urubus dans un courant ascendant, photo : Cephas
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Au final, on ne sait pas si ce jour-là, un groupe de vautours a été perturbé par des turbulences en plein vol ou bien s’il a été pris en chasse par un aigle… Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’il aura fallu un bon savon à Madame Crouch pour parvenir à se débarrasser de cette douche répugnante !