Comme les doigts de la main

"Il faut haïr très peu, car c’est très fatigant."

Sarah Bernhardt

Bonjour,
Aujourd'hui : "Comme les doigts de la main"
Où l’on se lance des fleurs avec passion.

Années 1870, Paris. Les peintres Louise Abbéma et Georges Clairin ne cessent de se rendre chez la célèbre actrice Sarah Bernhardt. Certes, la première a une relation amoureuse avec la star mais ce n’est pas tout. Les trois artistes aiment aussi travailler ensemble, dans une ambiance particulière…

À gauche : Louis Meurisse, Louise Abbéma, 1914, photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris
À droite : Anatole Louis Godet, Georges Clairin, 1882, photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris
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En effet, le trio forme une petite société affectueuse et amoureuse. Ils se réunissent dans l’atelier de Sarah Bernhardt qui, quand elle n’est pas sur les planches, crée aussi des tableaux et des sculptures.

Les trois amis partagent un sujet de prédilection : eux-mêmes. Ils se représentent souvent les uns les autres, tout en vantant leur gloire. Un exemple ? Cette dédicace : "À Louise Abbéma, la plus grande artiste, Sarah Bernhardt, l'autre plus grande artiste." Auraient-ils pris la grosse tête ?

Sarah Bernhardt dans son atelier parisien à côté du buste de Louise Abbéma, vers 1878, photographie, photo : SiefkinDR
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Non, car il y a dans ce groupe une bonne dose d’humour et d’exagération volontaire. La preuve, ils se sont baptisés la Société du Doigt dans l’Œil ! Une expression qui signifie qu’on se berce d’illusions, ce qu’ils font avec ironie...

C’est leur façon de s’encourager dans leurs carrières. Leur devise ? "Modestie pour autrui mais pour nous-mêmes orgueil".

Georges Clairin, Portrait de Sarah Bernhardt, 1876, huile sur toile, 250 x 200 cm, Petit Palais, Paris
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Et cela fonctionne plutôt bien. Abbéma et Clairin exposent des portraits remarqués de Sarah Bernhardt. Forcément, la célébrité de cette dernière y est pour quelque chose.

Mais c’est aussi cette notoriété qui ralentit le rythme de leurs réunions : la carrière de Sarah Bernhardt l’entraîne dans des tournées triomphales.

Louise Abbéma, Portrait de Sarah Bernhardt, vers 1883, huile sur bois, 28 x 23 cm, Musée Carnavalet, Paris
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Les trois compères n'ont plus l’occasion de se voir aussi souvent. Mais cela n’empêche pas Abbéma et Clairin de rester les portraitistes attitrés de la star. Ni d’avoir du succès de leur côté !