Les bras m’en tombent

"Pure comme un éclair et comme une harmonie, ô Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !"

Charles-Marie Leconte de Lisle

Bonjour,
Aujourd'hui : "Les bras m’en tombent"
Où l’on découvre qu’il n’y a pas besoin d’être parfaite pour être une déesse.

1820, sur l’île de Milo en mer Égée. Le paysan Yorgos travaille sa terre. Il découvre soudain un morceau de marbre blanc… qui se révèle être une superbe statue antique de femme !

Bien vite, la découverte intéresse les Français : ils achètent l'œuvre pour l’offrir au roi de France, qui lui-même en fait cadeau au Louvre. Commence alors une véritable enquête…

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

Aphrodite, dite Vénus de Milo, vers 100 avant J.-C., marbre, 2,02 m de haut, Musée du Louvre, Paris
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Car la statue, si belle soit-elle, est incomplète : elle a été retrouvée sans bras. Or, il est d’usage depuis quelques siècles de compléter les parties manquantes des sculptures avant de les exposer.

Mais on ne peut pas faire n’importe quoi. Pour savoir quels gestes donner à ces nouveaux bras, il faudrait réussir à deviner qui est cette femme. Est-ce une déesse ? Si oui, laquelle ?

Détail de l'œuvre

Et c’est là le problème : la statue de Milo ne donne aucun indice ! Son buste est nu, ses jambes vêtues d’un simple drapé. Il n’y a aucun "attribut", un de ces objets qui auraient permis de définir son identité. Sans doute parce qu’elle devait les tenir dans ses mains disparues…

Les spécialistes abandonnent finalement le projet d’ajouter des bras, par peur de se tromper. Mais il faut tout de même trancher le débat de son identité, au moins pour la nommer !

Les différents essais de reconstitution, croquis extraits de Salomon Reinach, Mélanges d’Archéologie et d’Histoire, tome 1, 1930, photo : DR
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Avec son buste nu et sa beauté idéale, la statue de Milo pourrait bien être une représentation d’Aphrodite (Vénus pour les Romains), la déesse de la beauté et de l’amour. En plus, son attitude est très proche d’une autre œuvre antique, la Vénus de Capoue…

Notre statue sera donc une Vénus ! Et même si l’on n’a toujours pas retrouvé ses bras, cela n’empêche pas les visiteurs de continuer à admirer sa beauté.

Vénus de Capoue, vers 130 après J.-C., marbre, 2,16 m de haut, Musée archéologique national, Naples
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Pas de bras... Pas de chocolat !
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Pour en savoir plus :

Sur la Vénus de Milo (vidéo)

Sur l’évacuation de la Vénus de Milo pendant la Seconde Guerre mondiale

Sur la restauration de la Vénus de Milo (PDF)

Salvador Dali, Le Torero hallucinogène, 1970, huile sur toile, 399 x 300 cm, Salvador Dali Museum, Saint Petersburg, Floride © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dali / ADAGP, Paris 2020
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