"La police est sur les dents, celles des autres, évidemment." Boris Vian Bonjour, 1917, Paris. Le commissaire de police de la rue Taitbout est chiffonné. Depuis la fenêtre de son bureau, il a une vue plongeante sur le trottoir d’en face, où se trouve une galerie d’art. Et ce qu’il y voit l’agace profondément... Georges Kars, Portrait de Berthe Weill, 1933, huile sur toile, 56 × 46 cm, collection privée C’est elle qui l’a encouragé à peindre. Elle est conquise par son style très personnel, avec ses figures anguleuses et ses longs visages inexpressifs. Amedeo Modigliani, Jeanne Hébuterne, 1919, huile sur toile, 91 x 73 cm, Metropolitan Museum of Art, New York Non, son supérieur le commissaire, depuis son bureau, a distingué des tableaux qui lui paraissent indécents : des nus féminins ! Le carton d'invitation de l'exposition Modigliani à la Galerie B. Weill, 1917, photo : Archives Berthe Weill Désarçonné, le commissaire bafouille qu’"ils ont des poils" et que cela ne se fait pas. Puis il menace d’arrêter la marchande pour outrage à la pudeur. Weill, la mort dans l’âme, doit se résigner à décrocher les quatre tableaux incriminés. L’exposition se poursuit donc, mais sans les nus. Amedeo Modigliani, Nu couché, 1917, huile sur toile, Modigliani et sa marchande auront leur revanche après leur mort. La Belle Romaine, l’un des tableaux décrochés, sera vendue aux enchères en 2010 pour... 69 millions de dollars. Amedeo Modigliani, La Belle Romaine, 1917, huile sur toile, 100 x 65 cm, collection privée Pour en savoir plus : Paul Guillaume, Amedeo Modigliani dans son atelier parisien, vers 1915-1916, collection privée " La police est sur les dents, celles des autres, évidemment. " - Boris Vian - En un clic, dites-nous si par rapport à d'habitude : Des conseils, des idées, des critiques ? Copyright © Artly Production SAS, Tous droits réservés.
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