Artips Arts

Jusqu’à ce que la mort nous sépare

Où l’on voit qu’un empereur met la barre haut pour la Saint-Valentin.

Le complexe de Wadi es-Sebua au bord du Nil, Égypte. Photo : Carole Raddato 

Antinoüs en Osiris, 130 après J.C., marbre, 76 cm de haut, Musée du Louvre, Paris. Photo : Jastrow 

Deuxième siècle de notre ère. L'empereur Hadrien a le cœur brisé : son jeune amant, le bel Antinoüs, avec qui il vit depuis six ans, vient de se noyer dans le Nil, en Égypte. Hadrien compte bien rendre hommage à son compagnon... et en tant qu'empereur romain, il a justement des moyens illimités.

Hadrien fait les choses en grand : il décide tout d’abord de diviniser Antinoüs. C'était jusque-là un honneur réservé aux membres de la famille impériale !

Puis, sur les lieux mêmes du drame, l'empereur construit une ville à laquelle il donne le nom de son bien-aimé. Antinoé (Antinoupolis en grec) compte bien sûr un temple où l'on adore le jeune homme décédé.

Edme-François Jomard, "Vue des ruines d'Antinoé", publié dans Description de l'Égypte, 1817

Mais ce n'est pas tout : le culte va rapidement se diffuser dans tout l'Empire romain. L'image d’Antinoüs voyage donc, via des monnaies frappées à son effigie mais surtout grâce à la production de nombreuses sculptures. Ses portraits sont réalisés en masse dans les ateliers de l'Empire !  

À l'époque, les sculpteurs romains s’inspirent directement de vieux modèles grecs, le bel Antinoüs semble donc calqué sur d'anciennes statues d'athlètes.

Pour le reconnaître malgré tout, on lui attribue des traits caractéristiques : une chevelure épaisse, négligée, et une tête baissée, qui lui donne un air mélancolique. 

À gauche : Polyclète, Doryphore, 1er siècle avant J.C. Photo : Marie-Lan Nguyen À droite : Antinoüs Farnèse, 2e siècle après J.C. Photo : Marie-Lan Nguyen

L'empereur Hadrien, 117-138 après J.C., et son amant Antinoüs 130-140 après J.C., marbre, British Museum, Londres. Photo : Carole Raddato 

Le succès du culte est énorme. Antinoüs est désormais une divinité présente partout, souvent associée à la jeunesse ou à la fertilité. Et sa silhouette parfaite devient pour des générations le canon de beauté pour les hommes.

Mieux encore : ces sculptures ont été si nombreuses dans l'Antiquité que nos musées en comptent encore une centaine ! Antinoüs n’est peut-être plus aussi célèbre, mais l'amour d'Hadrien, lui, a bien traversé le temps…   

"Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un." Victor Hugo

En savoir plus

Sur Antinoüs et ses portraits

Sur l'empereur Hadrien

Sur l'art romain

Sur d'autres œuvres qui brûlent d’amour

Racontée par Adeline Pavie

Plus d'information sur le rédacteur

Iconographiée par Aude Niclas

Jeu concours

Jouer

Vous avez aimé cette anecdote et vous souhaitez en recevoir d’autres ?

M’abonner à Artips

Prenez votre envol...

Et partagez cette anecdote

avec vos amis !

MailfacebookTwitterLinkedinWhatsapp

On vous a transféré cette newsletter ?

Abonnez-vous ! C'est gratuit 

Vous avez aimé ou pas aimé cette anecdote ? Dites-le nous !

Je donne mon avis
FacebookTwitterLinkedinInstagramTikTok

Contactez-nous sur contact@artips.fr

Copyright © Artly Production SAS, Tous droits réservés.

 

Passez nous voir !
ARTLY PRODUCTION SAS,
9 boulevard de la Madeleine
75001 Paris

 

Se désinscrire

Informations légales