Où l'on voit un artiste défendre son pays et sa candidature.
Monument de La Défense de Paris, carte postale, Paris, 1900
Paris, 1878. Victoire, l’artiste Louis Ernest Barrias apprend qu’il a remporté le concours de sculpture organisé par le conseil général de la Seine !
Cette sélection n’avait rien d’évident : en participant, Barrias s’est confronté à des artistes beaucoup plus aguerris comme… Auguste Bartholdi, le père de la Statue de la Liberté américaine.
Auguste Bartholdi, Lion de Belfort, 1875-1879, grès, 11 x 22 m, Belfort. Sculpture commémorant la résistance de la ville durant la guerre franco-prussienne
Louis-Ernest Barrias, La Défense de Paris, 1880, plâtre patiné, bronze, 225 x 126 x 125 cm, Petit Palais, Paris. Photo : Paris Musées CC0
Comme eux, une centaine de sculpteurs ont proposé leur propre façon de célébrer les soldats de la guerre franco-prussienne morts au combat.
En effet, si la France a perdu la guerre, l’État français exalte ses héros, en lançant par exemple des commandes publiques aux artistes pour orner jardins, places et fontaines !
L’exercice ici : ériger un monument commémoratif des affrontements de janvier 1871 à Courbevoie. Coup de chance pour Barrias, c’est lui qui est retenu.
Il faut dire que l’artiste s’est lui-même engagé dans la guerre. Il va jusqu’à interrompre sa carrière et quitter la Villa Médicis en Italie pour rentrer se battre.
Alors, comment l’artiste a-t-il choisi d’interpréter ce sujet ? Au sein d’un groupe sculpté, Barrias place l’allégorie de Paris, représentée comme souvent sous les traits d’une jeune femme portant des remparts sur sa tête. Celle-ci se dresse devant un canon, le drapeau français planté derrière elle.
Détails de l'œuvre. Photo : Paris Musées CC0
À ses pieds, un soldat recharge son fusil. Mais son visage n’est pas anodin : le sculpteur a immortalisé son ami le peintre Henri Regnault, mort pendant l’affrontement de Courbevoie.
Une enfant, symbolisant les civils français, pleure recroquevillée à l’arrière.
Louis-Ernest Barrias, La Défense de Paris, 1880, plâtre patiné, bronze, 225 x 126 x 125 cm. Photo : DR
La capitale se tient droite face aux ennemis, défendant fièrement son peuple. Le titre de l’œuvre est tout trouvé : La Défense de Paris !
Depuis, on peut admirerau Petit Palais le plâtre préparatoire de la sculpture. Quant au bronze, lui, il se tient toujours debout et fier… dans le quartier d’affaires parisien de La Défense qui porte son nom.
"Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays." Sun Tzu
En cette année 2024, on célèbre les 150ans de l’impressionnisme !
Pour souffler dignement toutes ces bougies, le site d’Artips s’est mis sur son 31 : au programme, (re)découverte de nos 10meilleures anecdotes sur le sujet, mais aussi de nos podcasts et de nos vidéos…
Et pour finir, on vous a concocté un quiz pour vous tester sur les débuts de ce mouvement majeur de l’histoire de l’art. Saurez-vous relever le défi ?