Où l'on apprend à se donner un coup de main entre deux coups de pinceau.
Années 1870, Paris. L'artiste Louise Breslau peine à joindre les deux bouts… Bien décidée à devenir peintre professionnelle, elle doit cependant faire face à un milieu plutôt hostile aux femmes.
La jeune femme vient d'ailleurs d'intégrer l'une des seules institutions qui acceptent les artistes féminines, l'académie Julian. Mais les cours coûtent plus cher aux femmes qu'aux hommes et Breslau peine à décrocher des commandes…
Heureusement, elle n'est pas seule dans cette situation ! D'autres femmes suivent les cours de l'académie Julian et traversent les mêmes difficultés. C'est le cas par exemple de Marie Bashkirtseff ou encore de Madeleine Zillhardt, qui deviendra la compagne de Louise Breslau.
Louise Breslau, Autoportrait, 1891, huile sur bois, 46 x 39 cm, Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg
Marie Bashkirtseff, L'Académie Julian, 1881, huile sur toile, 165 x 185 cm, Musée d'Art de Dnipro
Marie Bashkirtseff, Étude de femme, 1860-1884, graphite, British Museum, Londres. Photo : The Trustees of the British Museum
Leur compagnie est précieuse pour notre peintre. Malgré certaines rivalités professionnelles, les femmes des cours Julian s'entraident. Elles posent les unes pour les autres et s'encouragent dans leurs ambitions artistiques respectives.
Cette entraide a aussi toute son importance pour ce qui est des préoccupations plus terre-à-terre. Ainsi, plusieurs s'associent pour partager leur logement, leur atelier et leurs frais quotidiens. Tant bien que mal, elles réussissent à concilier leur apprentissage avec un confort de vie acceptable. Et tout cela grâce à leur solidarité !
C'est à cet esprit de camaraderie que Louise Breslau rend hommage dans son tableauPortrait des amies. Elle s'y représente aux côtés de sescolocataires, Maria Feller et Sophie Schaeppi, toutes deux étudiantes à l’académie Julian… sans oublier bien sûr leur petit chien de compagnie !
Louise Breslau, Portrait des amies, 1881, huile sur toile, 84 x 160 cm, Musée d'Art et d'Histoire de Genève Breslau est à droite du tableau, devant son chevalet
Coup de chance pour Breslau, cette toile est très appréciée lors de son exposition au Salon de Paris en 1881, lançant la carrière de la peintre. Forte de ce succès, celle-ci devient une portraitiste renommée qui saisit avec brio l'intimité de ses sujets.
Elle continue ainsi de rendre hommage à ses amies et ses proches dans son art, en plus de faire de Madeleine Zillhardt son modèle privilégié…
Louise Breslau, La Toilette (Madeleine Zillhardt), 1898, huile sur toile, collection privée
"On nous demande, avec une indulgente ironie combien il y a eu de grandes artistes femmes. Eh ! Messieurs, il y en a eu et c'est étonnant, vu les difficultés qu'elles rencontrent." Marie Bashkirtseff
En juin, Artips célèbre le mois des fiertés !
À gauche : la peintre Romaine Brooks, à droite : le chanteur Jean-Claude Pascal
Cette période est l'occasion de rendre hommage aux personnalités LGBTQIA+ et de rappeler l'importance des luttes pour leurs droits. C'est donc l'opportunité idéale pour Artips de mettre en avant des artistes, activistes et autres personnalités trop peu connues comme Louise Breslau.
Dès à présent, vous pouvez retrouver sur nos réseaux sociaux nos vidéos qui mettent à l'honneur des figures LGBTQIA+. Vous y apprendrez par exemple comment la peintre Romaine Brooks a remporté la Légion d'honneur grâce à un tableau où elle représente sa compagne ou encore comment Jean-Claude Pascal a gagné l'Eurovision avec une chanson qui parle d'homosexualité à demi-mot…